L’huile d’olive encore plus chère au Maroc

20 octobre 2024 - 11h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Au Maroc, l’inflation continue de toucher l’huile d’olive en raison de la baisse de la production. Les récoltes sont loin de répondre aux besoins des Marocains.

Les premières récoltes d’olives d’octobre sont décevantes. « Les températures élevées dans la plupart des régions connues pour la production d’huile d’olive ont considérablement affecté les récoltes jusqu’à présent », a déclaré à Madar21, un propriétaire d’un moulin à huile d’olive près de Fkih Ben Salah, soulignant que « la plupart des moulins qui ont commencé à presser ont vu leur production diminuer de près de moitié. » Aussi, a-t-il fait savoir que le faible rendement dans certaines régions est compensé par la production d’autres régions. « Les moulins de la région de Fkih Ben Salah, par exemple, compensent leur déficit par la production d’autres zones comme Kelaa des Sraghna », a indiqué le professionnel.

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Il a également fait savoir que « la sécheresse a considérablement affecté les récoltes d’olives cette saison. » À en croire le producteur, ce qu’un seul olivier produisait l’année dernière a diminué de près de moitié, ce qui a affecté la quantité d’huile extraite de ces récoltes maigres. Aussi, a-t-il noté que « les récoltes d’olives ne répondront pas aux besoins des Marocains. » En conséquence, les prix actuels de l’huile d’olive, qui « varient entre 90 et 100 dirhams le litre dans les moulins » devraient augmenter « en raison du passage par plusieurs intermédiaires et commerçants avant d’atteindre le consommateur final », a précisé le professionnel.

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« Les prix de l’huile d’olive augmenteront probablement après la fin de la saison de récolte et de pressage », a-t-il estimé, précisant que « cette phase déterminera la production totale dans toutes les régions du Maroc et révélera ainsi la demande réelle pour ce produit, largement consommé par les Marocains. » « La récolte et la production dans notre région en sont encore à leurs premières étapes en raison des basses températures tout au long de l’année, ce qui entraîne parfois un retard dans le pressage de l’huile d’olive », a renchéri pour sa part Mohamed Hamdaoui, professionnel et propriétaire d’un moulin. Il précisera : « la première phase de la récolte, bien qu’elle ne soit pas déterminante, laisse présager une baisse de production de l’ordre de 30 à 40 %. »

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Il est probable que les prix augmentent si l’ouverture des importations pour approvisionner le marché national avec les besoins des citoyens en ce produit n’est pas décidée, a confirmé Hamdaoui, soulignant que « l’augmentation est naturelle dans de telles situations, où la production diminue et la demande augmente. » Il voit en la décision du ministère de l’Agriculture relative à l’importation d’huile d’olive en provenance des pays où la production est abondante une panacée. Cette décision permettra de « préserver les citoyens des effets de la flambée des prix que l’huile d’olive atteindra », est-il persuadé.

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