Royal Air Maroc en grosse difficulté, admet son PDG

"La compagnie est dans de beaux draps. Je voudrais partager avec vous, en toute transparence, la situation de notre compagnie et notre combat au quotidien pour préserver nos fondamentaux et notre marque". C’est par cette introduction précise que le PDG a présenté, dans un courrier adressé à ses collaborateurs, la situation alarmante que traverse la compagnie. Avec toute sa flotte clouée au sol, le trafic de RAM a baissé respectivement de 60 % en mars et 100 % en avril, par rapport à la même période de l’année dernière, soit une perte du chiffre d’affaires de 50 millions de dirhams par jour.

Si la compagnie a pu honorer ses engagements de mars à mai, grâce au plan d’austérité déployé en mars dernier, elle veut réussir le même challenge en juin. À ce titre, le PDG propose : "Juin nécessitera néanmoins un apport important, en termes de cash-flow. À l’instar de beaucoup de compagnies aériennes, nous pourrons lever de la dette garantie par l’État pour faire face aux engagements du mois de juin", a relevé le PDG. Cette proposition risque d’aggraver l’endettement de RAM qui figure parmi les établissements publics les plus endettés. Mais dans le contexte actuel, elle n’a pas d’autre alternative.

Conscient des atouts de sa compagnie, le PDG a invité ses collaborateurs à ne pas baisser les bras et à faire preuve de discernement et d’abnégation pour privilégier l’intérêt commun, tout en préservant des emplois, aux considérations court-termistes. Il a par ailleurs annoncé une politique d’austérité sans précédent, que la compagnie sera amenée à appliquer. "C’est la seule voie qui nous permettra de traverser cette épreuve difficile, avec le moins de dégâts possibles", a-t-il affirmé.

Par ailleurs, le PDG a affirmé que les discussions sont en cours avec l’État, depuis le début de la crise, pour mettre en place un plan de sortie de crise. "Nous travaillons étroitement avec plusieurs membres du gouvernement, afin de préparer une ébauche de plan de reprise à même de garantir la pérennité de notre entreprise à long terme", a-t-il ajouté. La suite s’annonce donc tumultueuse pour la compagnie nationale qui devra compter sur l’État pour sortir la tête de l’eau, a-t-il reconnu.