Gaitha El Kharraz, après un long parcours, obtient la nationalité espagnole

À l’annonce de la nouvelle, Gaitha El Kharraz, 20 ans, originaire de Tétouan, n’a pu s’empêcher de fondre en larmes. Pour elle, c’est la fin d’un long processus qui a démarré en 2017 et qui lui a fait perdre des médailles malgré ses bonnes performances. « Peu de temps après qu’ils m’ont accordé la nationalité, j’ai participé à un championnat d’Espagne du 800 mètres et j’ai réussi à décrocher une médaille… C’était un bonheur immense », confie-t-elle à El Diario.

Désormais Espagnole, Gaitha raconte qu’elle est arrivée de Tétouan en Espagne avec ses parents à l’âge de six ans. « Là-bas, même si vous étudiez et obtenez un diplôme, vous n’êtes personne. Si vous n’avez pas de connaissances, vous ne pouvez pas trouver de travail… Ici, vous avez plus de liberté et plus d’opportunités », déclare-t-elle. « Mon professeur d’école m’a dit que j’étais bonne en course à pied, qu’il fallait que je rejoigne un club. J’ai suivi son conseil. Courir me permet de me libérer, ça m’aide beaucoup à libérer mon stress, ma colère… », ajoute Gaitha, expliquant d’où est partie sa passion pour l’athlétisme.

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La jeune athlète du FC Barcelone déplore aussi les préjudices subis du fait de cette longue procédure pour l’obtention de la nationalité. « J’ai eu beaucoup d’opportunités et elles m’ont échappé. J’ai manqué le Championnat d’Europe U18 en Hongrie, la Coupe du monde U18 au Kenya, etc. A Madrid, ils m’ont inscrit une fois pour la finale sur une piste couverte, mais mon entraîneur Hector et moi savions que c’était une erreur. Cela m’a mis très en colère », s’indigne Gaitha qui, déterminée à porter les couleurs espagnoles, a même décliné l’offre de la Fédération marocaine d’athlétisme pour participer aux Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2018.

Dimanche, Gaitha a gagné la troisième place au Championnat d’Espagne U23 400 haies. Actuellement, elle se prépare en attendant les prochains championnats et se concentre sur la fin de son stage en Actions commerciales. « Tout cela m’a appris à être persévérante. J’ai pensé tout le temps que je devais continuer à me battre parce que la nationalité allait venir et quand je l’aurais, il serait temps de montrer ce que je vaux vraiment. Je pense que je le montre jusqu’à présent, petit à petit, mais je le montre », affirme-t-elle, fièrement.