Pour de nombreux observateurs, cette participation en grand nombre (plus de 300 candidats) représente un enjeu de taille dans la mesure où l’administration communale s’apparente à une véritable structure tentaculaire qui coiffe tous les aspects de la vie publique en Belgique.
En effet, la commune a la charge du maintien de l’ordre, de la police locale, des permis de construire, de l’entretien de la voirie locale, de la propreté et de l’état civil. Elle gère aussi les écoles, les infrastructures sportives ainsi que les centres culturels et les bibliothèques. La commune assume aussi un rôle social important par le biais des centres publics d’assistance sociale, des hôpitaux ou des régies
immobilières. Certaines communes ont aussi développé un rôle économique non négligeable.
Les candidats marocains sont présents en masse à Bruxelles, Liège, Charleroi et Anvers. Et si la participation des étrangers est perçue par certains observateurs comme étant "une chasse aux
voix allochtones, motivée par des intérêts électoralistes", beaucoup y voient une percée notoire dans la vie politique belge et une expression d’une maturité politique de la communauté marocaine de Belgique.
La communauté marocaine de Belgique est confrontée à des discriminations en matière d’accès au marché du travail, au logement, à l’éducation avec un taux de décrochage scolaire particulièrement aigu, mais aussi à l’islamophobie, voire à la "marocanophobie". La participation des Marocains à la prise de décision au sein des communes permettra de contribuer à la valorisation de la présence marocaine en Belgique. Ces élections seront un test pour la Belgique dans sa capacité à intégrer les différentes composantes d’une société multiculturelle, multiconfessionnelle et multiethnique aux niveaux du pouvoir communal et provincial.
Quelque 7,7 millions d’électeurs sont appelés à choisir leurs représentants dans les 589 communes que compte ce pays (308 en Région flamande, 262 en Région wallonne et 19 en Région bruxelloise). Le scrutin du dimanche sera marqué par la participation, la première dans l’histoire politique belge, des étrangers non européens. Mais leur présence ne sera que symbolique dans ce scrutin, puisque ils n’ont pas été nombreux à s’inscrire. Selon des chiffres officiels, seuls 17.000 personnes parmi 108.000 étrangers non-européens sont inscrits sur les listes électorales.
• Synthèse de la Map
• Photo d’illustration : Nahima Lanjri qui se présente à Anvers.