Pour la première fois en Belgique, les étrangers non-européens pourront voter aux élections communales du 8 octobre prochain. Ce droit est accordé à tous ceux qui résident légalement dans ce pays depuis au moins cinq ans.
Cependant, le nombre d’étrangers inscrits a été jugé faible par plusieurs observateurs, comme en témoigne le taux d’inscriptions au 31 juillet qui n’a pas dépassé les 10 pc sur l’ensemble du territoire belge.
L’accès difficile à l’information et l’obligation du vote semblent être les principales causes de ce faible pourcentage, d’autant plus que les conditions d’exercice du droit de vote sont strictes et parfois vexatoires.
Pour de nombreux électeurs notamment d’origine marocaine, le vote des étrangers est certes "un point positif dans la politique d’immigration", mais le fait que l’éligibilité ne soit pas ouverte aux étrangers, alors qu’elle l’est à leurs compères européens, "diminue de l’intérêt accordé à ce scrutin sans enjeu".
Outre cette exclusion qualifiée de "discriminatoire", les non européens doivent signer une déclaration de respect de la Constitution, des lois du peuple belge et de la Convention européenne des Droits de l’Homme, un engagement auquel ne sont pas tenus les autres électeurs.
Bien qu’il constitue une première en Belgique et une occasion pour beaucoup d’émigrés de choisir leurs représentants au sein des institutions communales, le vote est perçu chez ces derniers comme une formalité administrative contraignante, car une fois inscrit sur les listes, l’électeur est obligé de voter.
D’autres sont plus amères et se demandent même pourquoi on leur accorde ce droit maintenant bien qu’ils vivent depuis des années en Belgique.
Toutefois, les milieux politiques belges se réjouissent de cette "percée", le vote des étrangers ayant été obtenu après des débats politiques difficiles, d’autant plus qu’il leur permettra de constituer "une force certaine" pour arracher d’autres droits liés notamment à l’intégration des multiples communautés établies en Belgique.
Selon les derniers chiffres rapportés par les médias belges, quelque 10.578 non européens sont inscrits sur les listes électorales pour les régions de la Wallonie, la Flandre et Bruxelles, contre 93.750 européens.
Les élections communales et provinciales sont organisées tous les six ans en Belgique. Le Royaume compte 589 communes et 10 provinces.
Adil ZAARI - Map
Ces articles devraient vous intéresser :