Combien coûte la vie d’un otage dans le milieu de la drogue ?

12 avril 2020 - 16h30 - Monde - Ecrit par : S.A

En Belgique, la prise d’otages dans le milieu de la drogue est un fait ordinaire. Adil El Manti, alias Bamboul, le gardien de la paix d’Anderlecht récemment condamné à huit ans de prison, est impliqué dans les opérations de kidnappings.

Abdelkader Bouker, 46 ans, devait rejoindre son épouse dans un restaurant, le 7 juillet 2016. Ce rendez-vous n’aura pas eu lieu. Elle conclut à un enlèvement cinq jours plus tard et fait un signalement à la police à qui elle fournit des renseignements très incomplets. La famille négociait déjà avec les ravisseurs qui lui réclament 10 millions d’euros comme rançon. Un certain Mo, bras droit de Bouker, propose 1,6 million. Rançon payée à un homme surnommé Général aux Pays-Bas. La famille ne reverra pas Bouker.

Sa femme ne mettra pas les enquêteurs au courant de la rançon, encore moins les personnes impliquées. Elle se montre peu coopérative avec eux. L’aboutissement de l’enquête semble ne plus la préoccuper. Ce n’est pas la première fois que Bouker avait été enlevé. Cela était déjà arrivé dans les années 1990 au Maroc pour une histoire de cocaïne, fait savoir La Dernière Heure. Torturé puis relâché, il n’avait pas porté plainte devant une juridiction. À l’époque, son bras droit, Mo, résidait à Dubaï.

Six mois après Bouker, un nouvel enlèvement. Celui de Younes El B., 25 ans, alias El Magico. Il avait été kidnappé à Anvers, à la sortie d’un Basic-Fit. Les ravisseurs envoyèrent des photos à son frère, Othman El B., vivant à Dubaï. Ils exigent 5 millions ou l’équivalent en nature, soit 400 kg de cocaïne. El Magico réapparaît cinq jours plus tard. Il se rend dans un commissariat à Nanterre où il raconte comment il a pu s’échapper en nouant des draps de lit.

Il communique le nom d’un de ses ravisseurs : Adil Bamboul. Les enquêteurs trouvent chez lui deux Rolex et deux montres encore plus coûteuses, des Audemars Piguet, ainsi qu’un faux passeport roumain au nom d’un certain Houssein Ait Soussan, criminel le plus recherché aux Pays-Bas. Les enquêteurs belges désignent Redouan Taghi, le chef de la mafia marocaine à Amsterdam récémment extradé de Dubaï, comme le commanditaire de ces kidnappings.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Belgique - Pays-Bas - Drogues - Prison

Ces articles devraient vous intéresser :

"Lbouffa" : La cocaïne des pauvres qui inquiète le Maroc

Une nouvelle drogue appelée « Lbouffa » ou « cocaïne des pauvres », détruit les jeunes marocains en silence. Inquiétés par sa propagation rapide, les parents et acteurs de la société civile alertent sur les effets néfastes de cette drogue sur la santé...

« L’Escobar du désert » fait tomber Saïd Naciri et Abdenbi Bioui

Plusieurs personnalités connues au Maroc ont été présentées aujourd’hui devant le procureur dans le cadre de liens avec un gros trafiquant de drogue. Parmi ces individus, un président de club de football.

Pufa, la "cocaïne des pauvres" qui déferle sur le Maroc

Pufa, la « cocaïne des pauvres » s’est installée progressivement dans toutes les régions du Maroc, menaçant la santé et la sécurité des jeunes. Le sujet est arrivé au Parlement.

Boufa, la drogue qui terrifie le Maroc

Le Maroc mène des actions de lutte contre les drogues dont la « Boufa », une nouvelle drogue, « considérée comme l’une des plus dangereuses », qui « envahit certaines zones des villes marocaines, en particulier les quartiers marginaux et défavorisés. »

"L’boufa", la nouvelle menace pour la société marocaine

Le Maroc pourrait faire face à une grave crise sanitaire et à une augmentation des incidents de violence et de criminalité, en raison de la propagation rapide de la drogue «  l’boufa  » qui détruit les jeunes marocains en silence.

Sentiment d’insécurité au Maroc : un écart avec les statistiques officielles ?

Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.

Le Maroc face à la menace de la « Poufa », la cocaïne des démunis

Le Maroc renforce sa lutte contre la « Poufa », une nouvelle drogue bon marché, connue sous le nom de cocaïne des pauvres », qui a non seulement des répercussions sociales, notamment la séparation des familles et une augmentation des suicides et des...