Carburants au Maroc : la menace d’une grève nationale se précise

30 septembre 2025 - 11h00 - Economie - Ecrit par : S.A

En l’absence d’une réponse rapide et efficace de la part des autorités compétentes, l’Association nationale des propriétaires, commerçants et gérants de stations-service a décidé de mener une lutte implacable contre le marché parallèle des carburants. Pour se faire entendre, ils projettent notamment une grève nationale.

« Confrontés à une concurrence informelle croissante et se disant ignorés par les instances institutionnelles, ces professionnels envisagent désormais des actions de protestation », fait savoir le quotidien Les Inspirations Éco. Parmi elles, un sit-in devant le ministère de tutelle et une grève nationale, dont la date sera communiquée ultérieurement. Ces actions visent entre autres à rappeler aux autorités que la survie du secteur passe par un encadrement strict du marché parallèle et une réelle concertation avec les acteurs du terrain. Le souhait des propriétaires de stations-service est que les autorités les associent à la prise de décisions engageant la vie de leur profession. Sans quoi, les décisions souffriront de légitimité.

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L’Association nationale des propriétaires, commerçants et gérants de stations-service affirme qu’il adresse depuis plus d’un an plusieurs courriers aux autorités compétentes, pour réclamer un dialogue sincère et des réponses concrètes sur des dossiers jugés prioritaires, tels que la régulation des ventes hors réseau ou les conditions contractuelles imposées par certaines sociétés de distribution, sans recevoir la moindre réponse. À l’en croire, même les alertes sur les difficultés rencontrées par les gérants et sur les déséquilibres du secteur n’auront visiblement servi à rien.

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La seule initiative concrète des pouvoirs publics, c’est la proposition d’une réunion technique le 26 septembre, centrée sur le marquage des produits pétroliers, mis en place par le ministère en partenariat avec l’Administration des douanes et impôts indirects. Aux yeux des professionnels, les priorités sont ailleurs. « L’urgence n’est pas le marquage, mais la lutte contre l’expansion d’un marché parallèle qui échappe à toute règle », fulmine un membre du bureau exécutif de l’association. Cette dernière dénonce l’impact négatif du commerce informel les stations agréées, respectueuses des normes et obligations légales, mais aussi la prolifération de stations mobiles montées sur roues, de dépôts clandestins ou encore de citernes installées au cœur de chantiers et de lotissements, parfois visibles, parfois dissimulées. « Ces structures illégales fragilisent le réseau agréé et exposent riverains et salariés à des risques majeurs », alerte Jamal Zrikem, président de l’association.

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Les gérants dénoncent en outre les écarts tarifaires qu’ils jugent injustes. Alors que les ventes B to B bénéficient d’un rabais de près de deux dirhams par litre, les stations-service agréées ne reçoivent qu’une réduction de 40 centimes.

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