L’affaire remonte à l’été 2015. Alors qu’ils préparaient un second livre sur le monarque après le succès du « Roi prédateur », Éric Laurent avait contacté le cabinet royal. Après une première rencontre avec un émissaire du Maroc, le royaume avait déposé plainte. Deux autres rendez-vous, secrètement surveillés par la police, ont alors été organisés.
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Lors de la troisième entrevue, en présence des deux journalistes, un accord financier de 2 millions d’euros a été signé pour l’abandon du livre. À l’issue de cette rencontre, Éric Laurent et Catherine Graciet ont été interpellés en possession de deux enveloppes contenant chacune 40 000 euros en liquide, un acompte sur la somme convenue.
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Devant la justice, les deux accusés ont toujours nié avoir formulé des menaces, tout en reconnaissant une « erreur déontologique ». Leurs versions des faits divergent cependant. Éric Laurent a affirmé que l’idée d’une « transaction » venait de l’émissaire marocain et qu’il y avait consenti, en accord avec sa co-auteure, en raison notamment d’une « situation personnelle très dure ».
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Catherine Graciet, de son côté, a affirmé ne pas avoir été informée des premières négociations. Elle a déclaré avoir été « sceptique » et avoir senti un « piège », mais avoir participé à la dernière rencontre en pensant pouvoir y trouver la matière d’un « scoop » sur une tentative de corruption de journalistes par le Palais.