Code de la route : les amendes revues à la baisse

15 mai 2007 - 11h19 - Maroc - Ecrit par : L.A

Plus d’une dizaine d’associations ont remis leurs propositions au ministère du transport. Les propriétaires des camions de huit tonnes font de la résistance et menacent de reprendre la grève.

Depuis l’arrêt des dernières grèves organisées par les transporteurs pour protester contre le projet de code de la route, les consultations vont bon train entre les services du ministère du transport et de l’équipement et les syndicats ou associations représentant différents métiers liés au transport.

La méthode retenue, qui n’est pas du goût de tout le monde, prévoit que les professionnels mécontents transmettent leurs remarques et suggestions par écrit au ministère qui promet de les étudier avec soin avant d’en tirer les amendements qui seront déposés au Parlement par le biais des députés de la majorité siégeant dans la commission parlementaire chargée de ce dossier.

Selon des sources au ministère du transport, le gros des remarques a trait au livre II du projet de code traitant des amendes et autres sanctions jugées unanimement trop sévères, y compris dans certaines sphères du ministère lui-même.

A ce jour, ils sont plus de 13 associations et syndicats à avoir été reçus au siège du ministère et à y avoir déposé leur remarques. Manquaient à l’appel, à l’heure où nous mettions sous presse, le syndicat des petits camions de moins de 8 tonnes dont le leader, M. Ghizlane, a une autre vision des choses et la commission de coordination des taxis qui était toujours en train d’élaborer son document, aidée en cela par trois cadres du ministère du transport.

En tout état de cause, les amendements devraient être décidés et déposés à la commission d’ici le 20 mai courant. Selon un cadre au ministère du transport, les remarques reçues « permettent de voir plus clair dans un projet relativement idéaliste », en ce sens que la mouture initiale ne prenait pas en compte « certaines réalités nationales ».

Le ministère, dit-il, va essayer de répondre de manière positive à toutes les remarques qui ont un caractère objectif. Par exemple, des sanctions comme le retrait du permis de conduire et les amendes transactionnelles ainsi que les peines de prison vont être de toute évidence assouplies. En effet, si le projet de code de la route présente l’avantage de lister et de classifier de manière détaillée et claire les infractions, les sanctions semblent désormais à tous tout à fait disproportionnées, eu égard à leurs conséquences sur certaines catégories de professionnels. Pour le permis, par exemple, il ne faut pas que l’infraction commise par un chauffeur professionnel conduise directement, et dès le premier faux pas, à la perte de son emploi.

On s’achemine désormais vers des sanctions plus ou moins sévères pour décourager la récidive. Il en va de même pour les amendes transactionnelles qui seraient revues à la baisse pour permettre au contrevenant de ne pas être obligé d’aller d’office devant un tribunal. Car, explique encore ce cadre du ministère proche du dossier, « nous voulons inciter les conducteurs à être soucieux du respect des lois, et non pas à avoir peur des sanctions ».

L’amélioration du contrôle passe par la revalorisation des agents qui l’exercent

D’où la question du contrôle. La thèse qui prévaut au ministère du transport est qu’il faut rendre le contrôle plus efficace et plus juste, ce qui passe par la revalorisation des agents qui exercent ledit contrôle, y compris au niveau matériel pour les inciter à faire leur travail de manière sereine.

Cela passe aussi par une remise à niveau sérieuse des systèmes de signalisation pour éviter les abus. Bref, le projet de code de la route va subir les amendements allant dans le sens d’une meilleure adaptation à la réalité marocaine, une réalité dont on a découvert certains aspects, voire certaines populations, à l’occasion des dernières grèves.

Il n’en reste pas moins que, suite aux dernières grèves, et après que les esprits se soient calmés, c’est la voie du dialogue et de la concertation qui a repris le dessus. Mais, hélas, pas chez tout le monde. En effet, le syndicat représentant les petits camions de 8 tonnes menace de nouveau de faire grève s’il n’est pas entendu. Pour son secrétaire général, M. Ghizlane, « il ne sert à rien de remettre au ministère du transport nos doléances et nos critiques, nous voulons participer à la rédaction des amendements qui seront introduits, conformément à l’accord que nous avons signé avec le ministère », pour éviter que le projet de code ne soit l’objet de petites retouches sans plus.

La menace de grève, quoique faible, plane donc toujours. Après avoir fait le jeu du ministère il y a quelques années en contribuant fortement à fédérer et à organiser les petits camionneurs, M. Ghizlane veut, semble-t-il, récolter le fruit de sa collaboration.

La vie éco - M.M.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Automobile - Karim Ghellab - Lois - Code de la route marocain - Syndicat - Ministère de l’Equipement et du Transport

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc prépare les aéroports de demain

Le Maroc prévoit de se doter d’un nouveau Schéma directeur aéroportuaire national à l’horizon 2045, le dernier élaboré en 2013 étant devenu obsolète.

Trafic routier : le Maroc passe au comptage automatique

Le Maroc a lancé un appel d’offres international pour l’acquisition et l’installation de dispositifs automatiques de comptage du trafic routier. Le coût du marché est de 16 millions de dirhams.

Peugeot réinvente la 504 break : un hommage futuriste au rap français

Peugeot veut réinventer la 504. Le Design Lab, le bureau de style du constructeur français, vient de présenter une déclinaison virtuelle du 504 break restomod, qui rend hommage au groupe de rap 113.

Dédouanement des voitures : des MRE veulent plus de souplesse

Des Marocains résidant à l’étranger (MRE) appellent à faciliter l’introduction et le dédouanement de leur voiture au Maroc, sans condition d’ancienneté.

Mohammed VI et son impressionnante collection de voitures

Il n’est pas rare de voir le roi Mohammed VI se balader dans les rues de Rabat sans escorte au volant de l’une des voitures de sport de son imposante collection qui compterait plus de 600 véhicules.

Des centaines de milliards de dirhams pour transformer le Maroc

Le Maroc accélère la transformation de ses infrastructures dans la perspective de la Coupe d’Afrique des nations 2025 et de la Coupe du monde 2030. Des investissements importants sont mobilisés pour soutenir les projets d’envergure en cours et à venir.

Saint-Gobain : l’Espagne délaissée au profit du Maroc

Saint-Gobain a annoncé le lancement de négociations en vue de la cessation d’activité de son usine de pare-brise à Avilés (Espagne), ce qui pourrait entraîner la suppression de 280 emplois et un départ vers le Maroc.

Maroc : voici les voitures les plus vendues

Les ventes de voitures neuves au Maroc ont atteint 12 084 unités au mois de janvier, marquant une hausse de 6,63 % par rapport à janvier de l’année précédente, selon l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM).