« Rebel » raconte l’histoire des jeunes qui intègrent les camps de Daech. Les deux réalisateurs sont heureux du travail effectué avec un petit budget. Même s’ils ont la nationalité belge, ils confient qu’ils se sentent plus Marocains et donc heureux d’avoir pu projeter « Rebel » en avant-première à Rabat. « Notre famille et notre héritage viennent d’ici. Donc, pouvoir tourner un film comme ça avec aussi des acteurs principaux marocains et le montrer ici à un public marocain, c’est la chose la plus importante parce qu’on considère ce film marocain. C’est un grand honneur », a déclaré Adil El Arbi à Aujourd’hui Le Maroc.
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Quant à Bilal Fallah, il se dit très concerné par le sujet abordé dans ce film : les jeunes qui intègrent les camps de Daech. Une histoire qui selon lui, les touche personnellement. « Je connais des gens qui sont partis, des voisins, des amis, des gens que j’aimais. Le fait de voir des gens qui sont les mêmes comme nous, en tant que Marocains musulmans de Belgique, qui sont partis en Syrie et qu’ils sont revenus, voire qu’ils ont fait un attentat c’était très confrontationnel ». En fait, il n’y a pas vraiment beaucoup de séries et films qui sont faits par des musulmans. C’est un point de vue qui était très important pour nous à raconter », a-t-il souligné.
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Les réalisateurs auraient voulu tourner des scènes au Maroc, mais le coronavirus est venu compromettre leur plan et le tournage a eu lieu en Jordanie. Après la projection en avant-première, certains critiques ont trouvé le film long. Pour les deux réalisateurs, l’histoire est longue et ils ont dû faire de nombreuses coupures pour parvenir à un film de 2h15, qui au début, faisait 4h. « C’est la première fois que nous montrons le film à un public. Nous n’avons pas encore eu l’occasion donc c’est intéressant d’avoir des retours. C’était difficile d’aller de 4 h à 2h15. Mais c’est une grande histoire complexe que nous essayons de raconter ».
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Malgré la longueur du film, il n’aura pas nécessité un budget aussi important qu’on aurait pu l’imaginer. « C’est douze fois moins qu’un film hollywoodien, qu’un « Bad Boys ». Pour un budget belge, c’est peut-être beaucoup mais dans le monde du cinéma, ce n’est pas énorme. Du côté belge, c’est 8 millions d’euros. Mais une comédie française coûte 12 millions d’euros. Mais nous, nous sommes moins que cela », ont-ils souligné.