Le Maroc va-t-il recruter des médecins cubains ?

Très active en Afrique subsaharienne dans les domaines de la santé et de l’alphabétisation, Cuba serait disposée à développer une coopération avec le Maroc dans les domaines de la santé et de la biotechnologie.

Le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a tenu une séance avec l’ambassadeur de Cuba au Maroc, Javier Dómokos Ruiz au siège du ministère, indiquent des sources diplomatiques cubaines qui précisent que les domaines de la santé et de la biotechnologie ont été au cœur des échanges. Les deux parties ont étudié les actions à mener pour riposter de façon efficace contre la pandémie du Covid-19. Cuba est disposée à « partager ses expériences avec le Maroc dans les domaines de la santé et de la biotechnologie, deux domaines dans lesquels il jouit d’une large reconnaissance internationale », a déclaré le diplomate cubain lors de la rencontre.

La rencontre vient à point nommé, d’autant que le Maroc s’active actuellement pour étendre la couverture médicale à l’ensemble de la population. Dans ce sens, le gouvernement avait exprimé, il y a quelques semaines, son intention de solliciter l’expertise de médecins étrangers pour renforcer leurs homologues marocains dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme du système de santé. Ait Taleb précisait fin avril que cette réforme passe par la création d’instances de gestion et de gouvernance, à savoir l’instance supérieure pour la législation intégrée de la santé, les agences régionales de santé et les groupements territoriaux de santé. Il insistait aussi sur l’égalité de traitement entre les médecins marocains et étrangers.

Dans le domaine de la santé, plusieurs pays comme l’Italie et les départements et territoires d’Outre-mer français ont sollicité des médecins cubains en appui pendant la crise sanitaire. Cuba développe aussi depuis des décennies, des programmes de coopération dans le domaine de la santé et de l’alphabétisation avec la plupart des pays de l’Afrique subsaharienne dans lesquels des médecins cubains sont déployés gratuitement. Toutefois, la coopération est parfois payante, selon José Luis Rodriguez Garcia, ancien ministre de l’Économie, qui explique que grâce à cette mesure, Cuba a généré plus de 11 milliards de dollars en moyenne par an entre 2011 et 2015.