Dans ce roman, à la fois léger et si prenant, il est question d’une "boîte noire" dans laquelle sont consignés des pans entiers du passé de Mokhtar, le narrateur. En la retrouvant et surtout en osant l’ouvrir, il parvient à se retrouver face à soi-même et, de fil en aiguille, à concrétiser son désir de toujours : écrire.
On pourrait citer à l’envi de nombreux passages où Mokhtar se réjouit de ce recours salutaire à sa boîte noire, comme en témoigne ce passage, l’un des plus significatifs : ’’Confronté à ce chaos ordinaire, je réalisais à quel point ma boîte noire m’avait servi non seulement de machine à remonter le temps mais aussi de cage qui emprisonnait ma conscience et la protégeait à la fois’’.
Auteur de ’’Pas de mémoire à mémoire de pas’’ (1998) et ’’Le saint des incertains ’’ (2000), Driss Ksikes est aussi critique littéraire et dramaturge. Depuis octobre 2002, il est rédacteur en chef de l’hebdomadaire "Tel Quel". ’’Ma boite noire’’.