Elhousine Elazzaoui, vainqueur final des Golden Trail Series chez les hommes cette année, brisera-t-il la « malédiction » en remportant Sierre-Zinal ce samedi ? Seul Kilian Jornet a réalisé cette prouesse en 2019. Elhousine est convaincu qu’il peut atteindre ce sommet : « On en a parlé avec Rémi (ndlr : Bonnet. Le Fribourgeois s’est adjugé les Series en 2022 et 2023, mais n’a jamais franchi la ligne en vainqueur à Zinal). On sait qu’on se met trop de pression ici, que ça pourrit notre course. Cette année, je fais abstraction de tout ça. Je me mets dans ma bulle. » La 52ᵉ édition de Sierre-Zinal démarre ce samedi à 11 h sur la ligne de départ, fait savoir TdG. Deux heures plus tard, le nom du vainqueur sera connu.
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Favori, Elhousine, est prêt à relever le défi. « D’où je viens, on grandit vite. Le désert nous force à devoir très tôt se débrouiller par nous-mêmes », confie celui qui est né il y a 33 ans au Maroc. Il affiche sa détermination à devenir champion de course à pied. Seul enfant à aller à l’école dans sa famille parce qu’il fallait s’y rendre en courant, le trentenaire compte sur ses forces. « Dans ma fratrie, je suis le seul à être allé à l’école. J’en ai fait un peu », glisse-t-il modestement. Il ajoute : « Je viens d’une famille de très grands marcheurs. Mais moi, je courais déjà dans le ventre de ma mère ! » À 14 ans, il a remporté une course locale au cœur du marché de Zagora, au Maroc. C’était sa première victoire.
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Celui qui a grandi au contact des animaux, qui a passé des journées à s’occuper d’eux, à aller chercher de l’eau, à préparer un peu à manger, à jouer avec ce qu’il trouvait, possède bien des atouts. « Il a un pied incroyable en descente », loue son ami, mentor, équipier et rival Kilian Jornet. Mais il faut lui d’autres atouts, car Sierre-Zinal ne compte que peu de parties très techniques. De plus, son dénivelé est majoritairement positif. « On m’a souvent fait la remarque. Mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas gagner samedi. J’en suis capable. Je suis conscient d’être le meilleur trailer au monde sur ces distances. Ça doit vouloir dire que je possède d’autres qualités », est persuadé celui qui partage sa vie entre le Maroc et la Suisse.