
L’Algérie en alerte face aux entraînements militaires maliens au Maroc
La formation intensive que reçoivent les militaires maliens en charge de piloter les drones armés maliens au Maroc suscite l’inquiétude de l’Algérie.
L’enlèvement d’une ressortissante suisse de 67 ans, à Agadez au nord du Niger, s’inscrit dans un contexte régional marqué par d’autres rapts récents, dont celui de camionneurs marocains. Bien que l’acte visant la Suissesse n’ait pas été revendiqué, des experts privilégient la piste de groupes armés liés à l’organisation État islamique (EI) ou à Al-Qaida, en raison de similitudes dans les modes opératoires.
Selon l’expert Seidik Abba, interrogé par la Tribune de Genève, la méthode employée est caractéristique : « Le mode opératoire est presque le même : des inconnus surgissent, procèdent à l’enlèvement, mettent l’otage dans un véhicule » puis s’éclipsent. Il évoque la possibilité d’une action directe des groupes ou le recours à des intermédiaires revendant l’otage.
Ce rapt fait suite à celui de l’Autrichienne Eva Gretzmacher en janvier à Agadez, et à celui des quatre camionneurs marocains interceptés le 18 janvier entre le Burkina Faso et le Niger. Pour le chercheur Wassim Nasr, ces enlèvements s’inscrivent dans une tendance où « l’État islamique a fait une sorte d’appel d’offres pour l’enlèvement d’Occidentaux pour son compte ».
A lire : Des camionneurs marocains attaqués dans le nord du Mali
Localement, Ibrahim Manzo Diallo, journaliste à Agadez, suggère l’implication de « sous-traitants des groupes terroristes ». Un mode opératoire similaire avait été utilisé pour un Espagnol enlevé mi-janvier près de la frontière algéro-malienne, puis libéré après une intervention régionale qui aurait empêché son transfert à l’EI, selon Wassim Nasr.
Le JNIM (affilié à Al-Qaida) a nié une implication dans les rapts de l’Autrichienne et de l’Espagnol, affirmant avoir cessé les enlèvements d’Occidentaux (tout en détenant encore deux Russes). Si l’EI est derrière ce nouveau rapt, cela marquerait un changement stratégique selon le chercheur Yvan Guichaoua, car l’EI n’était « pas véritablement dans le business des otages », contrairement au JNIM. Cela impliquerait aussi une capacité logistique accrue de l’EI pour gérer les otages.
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