Photo : El Diario
L’accusé a nié les faits lors du procès qui s’est tenu mercredi. « Il n’y a pas eu d’incident », a-t-il déclaré au procureur. Dans son acte d’accusation, le parquet soutient que le 30 novembre 2020, l’accusé est passé avec son chien devant l’école du quartier, où la fillette, alors âgée de 10 ans, attendait que sa température soit prise, à titre préventif contre le Covid-19. « Avec un esprit vexatoire, raciste et avec l’intention de porter atteinte à sa dignité », l’homme aurait laissé son chien uriner dans le sac à dos de la jeune fille, dans le but également de lui faire peur, explique le parquet.
Selon l’acte d’accusation, l’homme aurait tenu par le passé des propos racistes du genre « Maure de merde, retourne dans ton pays » envers la famille de la jeune fille. Des faits niés par l’accusé, un militaire à la retraite, affirmant qu’il s’agit d’une histoire inventée par un président d’une association de retraités qui serait de connivence avec la famille d’origine marocaine. L’accusé a également nié toute forme d’« animosité » envers « des personnes d’un autre pays », soulignant avoir été « enseignant bénévole » pour une ONG et gardé des élèves de diverses nationalités.
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Lors de l’audience du mercredi, la mineure, actuellement âgée de 13 ans, a soutenu que l’homme a l’habitude d’avoir des comportements racistes envers les membres de sa famille. « Il a craché sur ma mère et ma sœur et il nous regarde aussi de travers », a-t-elle déclaré. Sa mère a confirmé les faits, ajoutant que l’accusé a déjà proféré des insultes racistes envers la famille, leur demandant de retourner dans « leur pays ».
La procureure chargée des crimes haineux, Susana Gisbert, a déclaré que « la jeune fille décrit parfaitement comment les événements se sont déroulés, il l’a approchée pour une raison précise : son statut d’immigré », précisant qu’un témoin, le père d’un autre élève qui « n’a aucun lien avec les parties », a aussi rapporté « parfaitement » les faits. Le ministère public soutient qu’il s’agit d’un « acte manifeste d’humiliation ». La défense de l’accusé, pour sa part, a demandé l’acquittement, estimant que le caractère raciste de l’acte n’a pas été prouvé. « Si par accident le chien avait fait pipi, je m’en excuse », a conclu l’accusé.