
Le Maroc a connu une croissance économique assez soutenue depuis 2000, après l’accession au trône du roi Mohammed VI. Le royaume prend des mesures pour attirer les investissements étrangers et devenir une grande puissance régionale.
La visite n’aura pas duré plus de six heures. Mais elle a fait son effet. Le 24 avril, une semaine à peine après avoir pris ses fonctions comme chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero foulait le sol marocain, donnant le ton des nouvelles relations entre les deux pays : proches et détendues. Il était chaleureusement reçu par le roi Mohammed VI dans sa résidence privée de Casablanca.
Ni simple tradition diplomatique, ni hasard géographique, ni coïncidence de calendriers, le choix du Maroc comme destination de ce premier voyage officiel aura été une décision géostratégique savamment mesurée, qui marque l’importance que Madrid veut donner à son voisin du Sud. Un geste salué avec enthousiasme par le quotidien Aujourd’hui le Maroc, qui accueillait ce visiteur de marque en affichant à la Une un Zapatero souriant, sous le titre « L’Espagne que nous aimons ».
Cette vibrante déclaration répondait à la grinçante Une, publiée quelques mois plus tôt : photo plein cadre de José Maria Aznar, titrée « L’homme qui déteste le Maroc ». On ne saurait être plus clair. Changement d’ambiance. Plus que l’arrivée des socialistes, c’est le départ d’Aznar qu’on apprécie. Enterrés les aigreurs, les silences, les va-et-vient d’ambassadeurs rappelés en catastrophe. Le détroit de Gibraltar sera, désormais, au dire des diplomates, un pont entre deux continents et non plus seulement un abîme insondable où disparaissent des embarcations surchargées d’immigrés clandestins les nuits sans lune. Annoncée pour janvier, la prochaine visite officielle du roi Juan Carlos et de la reine Sofia, à l’invitation du roi du Maroc, scellera les retrouvailles des deux voisins. Elle sera probablement le prélude à une série d’échanges culturels et de projets de coopération. Reste à savoir combien de temps durera la lune de miel… Car de nombreux dossiers alimentent le contentieux hispano-marocain.
Il y a d’abord les deux villes de Sebta et Melilla : les deux enclaves espagnoles en territoire marocain réclamées par Rabat sont le carrefour de tous les trafics. Et puis l’épineuse question du Sahara : les sympathies affichées de Madrid pour l’autodétermination sahraouie ont le don d’horripiler Rabat. Il y a aussi la question du contrôle des frontières, de la contrebande et du passage d’immigrés venus de toute l’Afrique. Sans oublier la préoccupation pour l’accueil fait aux immigrés marocains en Espagne et leurs problèmes d’intégration. Ce à quoi il faut aussi ajouter la question de la collaboration des services de sécurité dans la lutte contre le terrorisme.
L’Express.fr
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