Après un premier rapport d’étape présenté en janvier, les députés de la majorité qui travaillent sur la question du "séparatisme islamique", selon la terminologie fixée par Emmanuel Macron, ont présenté le mardi 25 février, de nouveaux éléments de leur réflexion.
Il s’agit surtout de la création d’un "centre de formation indépendant de type école nationale de théologie musulmane". Une idée à laquelle ils ont redonné vie, après le discours du président de la République. Le 18 février dernier, Emmanuel Macron avait annoncé la fin du dispositif des imams envoyés en France par leurs pays d’origine. Les accords avec l’Algérie et le Maroc et des pourparlers avec la Turquie devraient permettre de mettre un terme à cette pratique en 2024. Former des imams pour prendre le relais en son temps, devient donc une préoccupation majeure, rapporte La Croix.
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) est chargé de faire des propositions sur l’organisation d’une telle formation. L’enjeu n’est rien d’autre que "la contre-offensive théologique dans la lutte contre les fondamentalismes", souligne Florent Boudié. Mais "nous ne pourrons le faire qu’avec l’ensemble des musulmans" assure-t-il, en ajoutant que "rien ne serait pire que cette école soit considérée comme l’outil de la République contre une partie des musulmans".
Le groupe de travail s’est aussi prononcé sur le renforcement du contrôle des financements des associations et de l’encadrement des écoles hors contrat. Pour les élus, il faut interdire la création d’écoles confessionnelles sans autorisation préfectorale. Ils proposent aussi la création d’un "fichier national qui dresse la liste des enfants déscolarisés".
Face aux risques de fractionnement de la société, le député Francis Chouat estime qu’il est temps d’engager une "reconquête républicaine qui tient dans l’équilibre entre lutte contre les dérives intégristes et engagement de l’État aux côtés des musulmans". L’objectif, souligne-t-il, n’est pas de "tenir à distance l’islam de la République", mais de "contribuer à créer les conditions pour que l’islam soit dans la République comme un poisson dans l’eau".