France : Condamnés pour avoir enlevé l’ami de leur soeur

25 avril 2007 - 00h56 - France - Ecrit par : L.A

Une fratrie d’origine marocaine était jugée pour avoir séquestré et frappé un jeune homme qui sortait avec une des soeurs de la famille.

Sur le banc des accusés du tribunal correctionnel de Vienne, les quatre frères et deux soeurs d’une même famille d’origine marocaine installés dans la région lyonnaise font piètre figure. Dépassés par l’enchaînement des événements qui a conduit depuis le début de l’année, les garçons en détention. Tout comme la famille présente en nombre dans la salle d’audience. À l’énoncé du jugement, la mère, âgée, en costume traditionnel, voit ses filles pleurer dans le prétoire en enserrant leurs frères. Puis s’effondre à son tour en sanglots après traduction de la sentence. Mostafa, âgé de 40 ans, vient d’écoper de trois ans d’emprisonnement dont un avec sursis. Deux de ses frères, âgés de 30 et 32 ans sont condamnés à dix-huit mois ferme, le quatrième à six mois pour enlèvement et séquestration et violences avec armes. Quant aux deux soeurs, qui comparaissaient libres, le tribunal a prononcé une peine de huit mois d’emprisonnement avec sursis. N’ayant pas participé directement au « rapatriement », l’enquête avait révélé des menaces de mort et de violence à l’encontre de leur soeur, placée sous protection judiciaire.

Une famille pourtant jusqu’alors sans histoires. Seul le casier judiciaire de l’aîné, patron d’une petite entreprise d’organisation de réception et de traiteur dans le IIIe arrondissement de Lyon porte la trace ancienne d’une condamnation pour conduite sous l’emprise de l’alcool. Tout bascule un matin du mois de janvier lorsqu’il donne rendez-vous au petit ami de son autre soeur, sur un parking de la zone logistique de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, son lieu de travail. Pour mettre fin à l’idylle et ramener manu militari le Roméo de l’autre côté de la Méditerranée. « Ils voulaient faire régner un ordre qu’ils pensaient familial », a plaidé Me Sayn avocat de Mostafa pour minimiser l’équipée.

Une fréquentation préjudiciable

Ce matin du 2 janvier, un témoin de la scène donne l’alerte à la gendarmerie qui suit la trace de la Polo familiale par hélicoptère jusqu’au poste de frontière du Perthus dans les Pyrénées, où les quatre garçons sont arrêtés avec leur victime par la Police aux frontières. Dans le coffre de la voiture, les gendarmes retrouvent un billot et une hache. La victime, un jeune Marocain sans papiers âgé de 21 ans porte des traces de coups. Il explique aux enquêteurs que les quatre frères voulaient l’emmener au Maroc via un ferry et l’Espagne pour avoir « une explication » au pays.

Des violences qu’ont minimisées les prévenus hier matin, s’enferrant dans des contradictions au cours de leurs témoi­gnages. Ils ont expliqué qu’ils voulaient retrouver la trace de leur soeur disparue depuis plusieurs jours, mais aussi mettre un terme à une fréquentation qu’ils jugeaient préjudiciable pour la réputation de leur famille. Constituée dans un premier temps partie civile, la benjamine a de son côté retiré sa plainte pour violences familiales. Et son ami, arrivé avec elle, s’est aussi rétracté des accusations qu’il avait formulées. Évoquée dans un premier temps en comparution immédiate en janvier, l’affaire avait été renvoyée.

Le Figaro - Frédéric Poignard

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Droits et Justice - Prison

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : Une vague de racisme contre les mariages mixtes ?

Des activistes marocains se sont insurgés ces derniers jours sur les réseaux sociaux contre le fait que de plus en plus de femmes marocaines se marient avec des personnes originaires des pays d’Afrique subsaharienne. Les défenseurs des droits humains...

Mohamed Ihattaren rattrapé par la justice

Selon un média néerlandais, Mohamed Ihattaren aurait des démêlés avec la justice. Le joueur d’origine marocaine serait poursuivi pour agression et tentative d’incitation à la menace.

Sentiment d’insécurité au Maroc : un écart avec les statistiques officielles ?

Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

Maroc : les fraudeurs fiscaux bientôt devant la justice

Au Maroc, les fraudeurs fiscaux présumés vont répondre de leurs actes. Les contrôleurs de l’administration fiscale ont transmis leurs dossiers à la justice aux fins de poursuite.

Litige en copropriété au Maroc : la justice donne raison au résident

La justice marocaine a débouté un syndic de propriétaires qui demandait d’enjoindre un résident à s’acquitter de la somme de 5 700 dirhams correspondant aux cotisations mensuelles.

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Un MRE expulsé après 24 ans en France

Un ressortissant marocain de 46 ans, résidant en France depuis 24 ans, a été expulsé en février dernier, suscitant l’émoi et soulevant des questions quant à l’application de la loi Darmanin sur l’immigration.