Le Maroc a connu une croissance économique assez soutenue depuis 2000, après l’accession au trône du roi Mohammed VI. Le royaume prend des mesures pour attirer les investissements étrangers et devenir une grande puissance régionale.
Le Maroc "écarte catégoriquement" toute intégration éventuelle de l’Union africaine (UA) dans l’immédiat en tout cas, tant que seront présentes les causes qui ont présidé à son retrait, il y a 21 ans, de l’Organisation de l’unité africaine (OUA).
"Le royaume chérifien ne peut en aucun cas, siéger au sein de l’organisation panafricaine en présence de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) autoproclamée par le Front Polisario", a déclaré lundi à Rabat un haut responsable du ministère des Affaires étrangères dans un entretien avec la PANA.
En dépit du fait qu’il figure parmi la trentaine de pays ayant fondé l’OUA le 25 mai 1963 à Addis-Abeba, le Maroc s’est retiré de cette organisation en 1984 pour protester contre l’admission en son sein de la RASD, qui lui dispute la souveraineté sur le Sahara, ancienne colonie espagnole sous contrôle de Rabat depuis 1975.
"La présence de la RASD est la seule, voire l’unique cause qui nous empêche toujours de rejoindre la grande famille africaine, dont nous faisons partie intégrante aussi bien sur les plans géographique et culturel que civilisationnel. Rabat regrette cette situation, dont il n’est absolument pas responsable", a-t- il ajouté sous le sceau de l’anonymat.
Ce haut fonctionnaire, qui a séjourné dans plusieurs pays du continent africain en tant qu’ambassadeur du royaume chérifien avant de regagner Rabat, a souligné que "les responsabilités sont à rechercher auprès de ceux qui ont accepté d’admettre la RASD au sein de l’OUA".
Il a émis l’espoir de voir devenir caduques les conditions ayant été à l’origine du départ du Maroc, qui pourra alors jouer pleinement son "rôle d’avant-garde" au sein de l’Union africaine.
A quelques jours du prochain sommet de l’organisation, prévu à Syrte (Libye), il juge injustifiée la présence de la RASD à l’Union africaine dans la mesure où, a-t-il expliqué, la majorité des pays du continent ne reconnaissent pas ou n’ont jamais reconnu la République arabe sahraouie démocratique.
"Nous invitons nos frères africains à user de leur imagination pour trouver une solution définitive à ce pseudo-problème", a-t- il souligné, ajoutant : "le Maroc, tout en étant dans cette situation qui lui a été imposée, n’a jamais cessé de développer et de consolider ses relations de coopération multiformes avec la quasi-totalité des pays africains".
A titre d’illustration, il a indiqué que près de 7.000 étudiants, pour la plupart originaires d’Afrique subsaharienne, sont formés annuellement au Maroc, dont 99% bénéficient de bourses octroyées par le gouvernement de Rabat, qui intervient également dans des projets de développement d’infrastructures dans nombre de pays.
A cet égard, il a cité l’ouverture prochaine de la ligne maritime Casablanca-Dakar, la construction de barrages, la contribution de la compagnie Royal Air Maroc (RAM) dans la création d’Air Sénégal international et d’Air Gabon international, en plus du soutien du Maroc au secteur agricole de plusieurs pays du continent, notamment en matière de sécurité alimentaire au Niger et au Burkina Faso, en collaboration avec la FAO.
Le diplomate n’a pas manqué de souligner l’importance de l’initiative du Maroc visant à provoquer des pluies artificielles au Sénégal et au Burkina, une expérience qui a rencontré un écho favorable auprès de plusieurs membres de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) qui, lors de leur dernier sommet tenu à Ouagadougou, ont manifesté leur désir d’en bénéficier aussi.
Outre le soutien du Maroc aux efforts de nombre de pays africains dans la lutte antiacridienne et ses aides en matière de santé, le haut responsable marocain a cité les efforts de son pays dans le règlement de nombre de conflits qui déchirent le continent, notamment celui des pays du fleuve Mano, ainsi que la participation de ses soldats à des missions de maintien de la paix, comme en RD Congo et en Côte d’Ivoire.
Le Maroc, dont le soutien au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) n’est plus à démontrer, a-t-il relevé, a toujours privilégié le fait d’asseoir les bases de solides relations Sud-Sud en optant pour une coopération faisant appel à des financements d’organisations internationales et de pays donateurs (FAO, Japon, Union européenne...), tandis que le royaume chérifien y contribue par son savoir-faire, son expérience et son expertise.
A ce propos, il a rappelé que vingt-deux cycles de formation ont été organisés au profit d’environ 400 bénéficiaires originaires de pays subsahariens en plus de huit stages initiés en collaboration avec l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA).
Lexpress.fr
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