Depuis l’éclatement du scandale de corruption connu sous le nom de « Qatargate », les difficultés pour renvoyer les Marocains déboutés de leur demande d’asile vers leur pays d’origine se sont accrues.
A la veille de la tenue de la 4éme session du Comité d’association maroco-européen, un débat réunissant des experts des relations internationales a battu en brèche l’évolution du partenariat entre le Maroc et l’UE.
Le Comité d’association entre le Maroc et l’UE a tenu sa 4ème session le 3 juin courant à Rabat. Cette réunion a été, comme chaque année, consacrée à l’avancement du partenariat bilatéral entre les deux parties. Les responsables européenne et marocains, se sont penchés principalement sur la libéralisation des services et du transport aérien. Un calendrier a été fixé pour définir les éléments de négociation et de coopération pour cette année en vue de parvenir à un accord sur ces sujets. On a notamment discuté du système européen de navigation par satellite "Galileo" dont le Maroc devrait abriter deux des trente satellites. La veille de cette importante rencontre, l’Institut marocain des relations internationales (IMRI) a organisé un débat sur les perspectives de partenariat entre le Maroc et l’UE, invitant à l’occasion le directeur de l’Institut français des relations internationales (IFRI), Thierry de Montbrial. Pour ouvrir le débat, Jawad Kerdoudi, président de l’IMRI a signalé la "forte implication" du Maroc dans son partenariat avec l’UE, il a ensuite exprimé une "certaine satisfaction" quant à son évolution sur le terrain, mais "une inquiétude pour l’avenir" provoquée d’une part par l’élargissement de l’UE, de l’autre par le double non de la France et de la Hollande à la Constitution européenne qui "risque d’affaiblir l’UE, et par conséquent restreindre son partenariat vis-à-vis des pays tiers". Kerdoudi parlera enfin de "frustrations" dues aux contraintes imposées au Maroc au niveau des échanges agricoles, l’insuffisance des aides financières accordées et la situation du Maroc dans le cadre de la nouvelle politique de voisinage qui se trouve, après 36 ans de coopération avec l’UE, au même niveau que les "nouveaux venus" comme la Moldavie ou l’Ukraine.
Répliquant à Kerdoudi, Thierry de Montbrial n’a pas mâché ses mots : "La véritable frustration est que vous n’êtes pas européens et vous ne le serez jamais !", ajoutant qu’"il ne faut pas oublier non plus que la religion chrétienne est un principe fondamental de la construction européenne". Si l’élargissement a inquiété et continue d’inquiéter le Maroc, détournant l’attention et les moyens de l’UE vers les pays de l’Est, De Montbrial incite le Maroc à provoquer les initiatives de réformes nécessaires pour concurrencer ces pays de l’Est qui leur volent l’intérêt de l’Europe.
La Gazette du Maroc
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