Législatives 2007 : La bagarre des listes

23 août 2007 - 01h19 - Maroc - Ecrit par : L.A

Le dépôt des déclarations de candidature à la députation fait des émules à Casablanca. Tôt le matin du vendredi 17 août, date de démarrage des inscriptions, les bureaux des préfectures du Grand Casablanca n’ont pas désempli. Ils ont connu une course aux inscriptions, selon un fonctionnaire à Ben Msik.

« Certains candidats ont même passé la nuit devant la préfecture », poursuit-il. Même Karim Ghellab, tête de liste du Parti de l’Istiqlal à Ben Msik, s’est isncrit à la première heure au bureau, souligne Mohamed Joudar, candidat UC dans la même circonscription. Il était devant la préfecture dès 7 heures du matin, poursuit-il. Le candidat du PJD, renchérit Joudar, a passé la nuit dans sa voiture devant les bureaux. Même topo à Casablanca Hay Hassani, circonscription de la mort, où les candidats têtes de liste Me Karam de l’USFP, Souhaïl du PPS, Jamaï (PI) et Ahmed Boudar (3e de la liste du PJD derrière Othmani)… étaient venus déposer leur dossier de candidature.

Un constat désolant, remarque-t-on sur place. A l’origine de ce rush à l’inscription, des calculs. Selon Anouar Zyne, candidat UC à Hay Hassani, « le principe veut que les premiers inscrits figureront les premiers sur les listes des circonscriptions le jour du vote. La réception des inscriptions au niveau des préfectures se fait de manière chronologique »
Mieux encore, les premiers inscrits bénéficieront des meilleurs emplacements sur les cases réservées à l’affichage mural dans les différentes circonscriptions. Soit les premières cases en haut et à droite.

« C’est une insulte à l’intelligence des électeurs, dans la mesure où certains candidats considèrent encore que les Marocains sont incultes, des analphabètes qui ignorent tout de la chose politique », fait remarquer Joudar, candidat à Ben Msik. En revanche, certains estiment que c’est quelque peu justifié. « Il ne faut surtout pas perdre de vue que c’est adapté à un électorat, dont la majorité des votants sont analphabètes. Pour les autres c’est évident », explique Zyne. A cela s’ajoute le nombre de partis : « les candidats âgés et analphabètes auront du mal à choisir une case ou un logo sur 35. Avouons que c’est un exercice difficile », signale un candidat.

Par ailleurs, psychologiquement, le jour du scrutin, l’expérience a montré que les électeurs éprouvent dans l’isoloir une phobie, voire une pression qui se traduit par des votes improvisés. Ce qui explique le réflexe vers les cases du haut à droite.

De manière empirique, il a été démontré que les partis jouent beaucoup sur les visuels et les couleurs ancrées dans la mémoire collective. Ce n’est pas fortuit. Le choix de la théière, allusion aux valeurs traditionnelles, le poignard (terroir), le livre ouvert (le Coran), l’épi… autant de symboles qui renseignent sur la volonté de marquer l’imaginaire des classes populaires.

SAP

Les formalités d’inscrition des candidats à la députation ont commencé vendredi 17 août et se poursuivront jusqu’au vendredi 24 août à 12 heures. Après, cap sur la campagne électorale jusqu’à la veille du 7 septembre. Pour les candidats SAP (sans appartenance politique), ils sont tenus de fournir un document sur leur programme, une déclaration des sources de financement de leur campagne électorale et plus de 100 signatures légalisées, dont 80% d’électeurs relevant de la circonscription électorale et 20% d’élus de la région.

L’Economiste - A. R.

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