La participation de Saad Lamjarred à la 19ᵉ édition du Festival Mawazine, prévue du 21 au 29 juin prochain, semble compromise. Des sources proches des organisateurs ont révélé l’échec des négociations entre les deux parties.
Malek n’est plus à présenter. Pendant des années, il a donné à la scène musicale marocaine de la fraîcheur avec ses chansons métissées. Aujourd’hui directeur artistique de
la maison de disques Platinium, il marque une pause dans sa carrière de chanteur pour s’occuper de certaines graines de stars...
c’est quoi cette idée de monter une maison de disques ?
l’idée n’est pas récente. Lorsque je suis rentré me réinstaller au Maroc vers la fin des années 80, c’était avec l’idée de monter une maison de disques. Avec des partenaires marocains et français, nous avons créé “Maya Production”. On a essayé modestement à l’époque de commencer le boulot que fait Platinium aujourd’hui. Nous avons à présent les moyens d’aller plus concrètement au bout de ce projet. On n’a pas encore un énorme catalogue local d’artistes, mais j’espère qu’on arrivera à le doubler d’ici fin 2006.
En tout cas, avec tous ces jeunes artistes marocains qui explosent, tu ne risques pas de chômer !
Le talent existe au Maroc depuis toujours. Seulement, à l’époque les jeunes artistes devaient, se débrouiller tout seuls pour assurer leurs carrières. Ceux qui n’avaient pas l’esprit de l’entreprise étaient d’office écartés et ignorés du public. L’intérêt justement d’une maison de disques c’est de permettre à l’artiste de ne faire que ce qu’il sait faire c’est-à-dire : écrire et chanter et de laisser la maison s’occuper du reste, C’est-à-dire : fabriquer, promotionner, vendre, etc. Parce que la musique est aussi un marché qui doit être rentable.
Je retiens le mot “Fabriquer”. Vous en fabriquez donc des artistes ?
Ah non, moi je parle de fabriquer le produit fini qui est un CD.
Mais on en fabrique aussi des artistes...
En principe, un artiste dispose d’un potentiel que la maison de disques ne fait que développer et mettre en valeur. Sinon, il est clair que dans une démarche purement Marketing, oui, on peut fabriquer un artiste. On peut décider de prendre quelqu’un et de lui inventer une carrière. Mais ce travail là ne m’intéresse pas du tout.
Tu t’occupes de cette nouvelle génération d’artistes qui a choisi un timbre musical très Marocain... C’est voulu ?
Absolument, parce que c’est cela le but. C’est l’idée que nous essayons de défendre : on n’a plus besoin d’aller à Paris ou en Egypte pour faire carrière. Nous ne sommes ni égyptiens ni occidentaux, la musique marocaine doit sortir ce qu’elle a en elle. Cette espèce de musique métissée qui reflète les différentes civilisations et langues qui circulent chez nous. Cette génération de chanteurs l’a très bien compris. Ma génération à moi, avec notamment Hamid Bouchnak s’est battue pour véhiculer cette idée à l’époque déjà. Lorsque nous avons sorti “Je chante”, il ne s’est rien passé pendant 6 mois. Ce n’est qu’après que les gens ont réagi à ce mélange de langues dans une chanson qui reste marocaine.
Même pour des raisons techniques nous n’avons plus besoin d’aller ailleurs ?
Chez nous, on travaille avec une technique similaire que celle dont ils disposent à l’Occident. Techniquement, on n’est plus à la traîne comme on l’était il y a une dizaine d’année au niveau des studios et son, etc. A Platinium on distribue au Maroc tous les catalogues d’Universal France, plus de 200 albums de chanteurs étrangers, et je peux te dire que les albums des artistes marocains vendent beaucoup plus, il n’y aucune commune mesure... Les artistes marocains n’ont plus rien à envier aux occidentaux.
Il y en a qui pleurnichent encore pourtant !
C’est un discours que j’ai toujours combattu. J’ai souvent débattu de cela et j’ai toujours reproché à des collègues de pleurer tout le temps alors qu’un artiste est là pour amener du rêve au public. Notre linge sale on devrait le laver en famille et sûrement pas devant une caméra de télé ou un micro de radio. C’est un discours insupportable.
Rassure-nous, Tu chantes encore !
Ah oui, bien sûr. Il est clair que depuis quatre mois que je gère cette maison de disques donc, ça me prend tout mon temps. Mais c’est une simple question d’organisation. C’est surtout l’écriture qui me pose problème en ce moment. Mon prochain album qui sortira, je l’espère fin 2006, est déjà écrit. En janvier, cela fera 25 ans que je chante. Il est donc prévu que je fasse une sorte de résumé de 25 ans de chanson sous forme d’un double album.
Lamia Bouzbouz - La gazette du Maroc
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