Maroc : La DGI passe à l’offensive et récolte gros

27 juin 2025 - 13h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Au Maroc, la Direction générale des impôts (DGI) commence à récolter les fruits du renforcement des capacités technologiques, notamment via le module SIT, de l’exploitation avancée des données, de l’évolution législative issue de la Loi de finances 2024, élargissant le périmètre de contrôle à l’ensemble de la situation fiscale des personnes physiques.

7 674 contrôles ont été effectués sur place (+32 %) et 60 831 dossiers ont été examinés sur pièces (+9 %), pour des recettes globales de plus de 14,8 milliards de dirhams en 2024, indique la DGI dans son dernier rapport cité par Les Inspirations Éco. De façon spécifique, 9,6 milliards de DH de droits ont été recouvrés dans le cadre du contrôle sur place, en hausse de 66 % par rapport à 2023. S’agissant de la situation fiscale des personnes physiques, elle représente 47 % des dossiers contrôlés sur place, contre 19 % en 2023. Cela constitue une nette progression. En parallèle, les vérifications générales, plus complètes, constituent désormais 82 % des contrôles, confirmant une volonté d’approche plus globale, est-il précisé.

À lire :Maroc : du nouveau pour le paiement de certains impôts

Un décalage entre volume de contrôles et rendement s’observe : alors que le nombre de dossiers traités sur pièces progresse, les recettes correspondantes reculent de 4 %, à 5,3 milliards de DH. Les PME (classées comme « autres personnes morales ») enregistrent une hausse de 12 % de leurs contributions (2,3 milliards de DH). Les grandes entreprises affichent en revanche une baisse significative de 22 % (1,6 milliard de DH), malgré un nombre plus important de dossiers traités. Quant aux recettes issues des personnes physiques, elles demeurent stables, à 1,38 milliard de DH.

S’agissant des impôts liés à l’immobilier, les droits issus de l’IR sur les profits fonciers (IR/PF) progressent de 9 % à 2,1 milliards de DH, représentant 73 % des recettes du segment. À l’opposé, les droits d’enregistrement et de timbre reculent de 8 % (779 millions de DH). Cette évolution reflète une orientation stratégique vers les revenus générés par les plus-values, jugés plus rémunérateurs que les simples actes de transaction, est-il encore précisé.

À lire :Maroc : la DGI adapte les sanctions pour retards de paiement

Pour améliorer la détection des risques, affiner le ciblage et automatiser certaines tâches de contrôle, la DGI a mis en œuvre deux projets technologiques structurants. Il s’agit du déploiement d’un data lake pour centraliser les données internes et externes et de la mise en place progressive du système de facturation électronique. Ces outils montrent déjà leur efficacité.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Impôts - Administration

Aller plus loin

Trop d’impôts au Maroc ?

Au Maroc, alors que la pression fiscale est excessive, les citoyens et les entreprises ne perçoivent pas toujours les effets concrets des prélèvements d’impôts dans...

La DGI aux trousses des auteurs de fausses factures

La direction générale des impôts (DGI) veut en finir avec la fraude à la fausse facture. Une pratique qui prend de l’ampleur et n’épargne aucun secteur d’activité ni région du...

Maroc : la DGI adapte les sanctions pour retards de paiement

La Direction Générale des Impôts (DGI) du Maroc a annoncé une modification des sanctions pour les retards de paiement des factures. Et c’est plutôt une bonne nouvelle.

Maroc : du nouveau pour le paiement de certains impôts

La Direction générale des impôts (DGI) est désormais en charge de la gestion de la taxe d’habitation (TH) et de la taxe de services communaux (TSC). Cette modification...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : du changement pour les transactions immobilières

Au Maroc, des modifications ont été apportées à certaines dispositions du Code des droits réels, notamment l’article 4. Voici ce qui va changer pour les transactions immobilières.

Le Maroc adopte les livrets de famille électroniques

Face à la pénurie des livrets de famille dans certains services d’état civil, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit a annoncé l’adoption progressive des livrets de famille électroniques.

Maroc : des notes trop gonflées dans les écoles privées ?

Au Maroc, le phénomène des « notes gonflées » continue de sévir dans des écoles privées. C’est du moins le constat fait suite à la fuite de certains relevés de note sur les réseaux sociaux après la publication des résultats du BAC 2024.

Maroc : la réforme fiscale 2025 allège l’impôt sur les petits salaires

Fouzi Lekjaa, ministre délégué au Budget, a fait par d’une baisse d’impôts pour les petits salaires, notamment ceux inférieurs à 12 000 dirhams, dans le cadre du projet de loi de finances 2025. Présentée vendredi dernier à la Chambre des représentants,...

Statut d’auto-entrepreneur au Maroc : après l’euphorie, le flop ?

Lancé en 2015, le statut auto-entrepreneurs semble ne plus être une solution à l’informel et au chômage. Le bilan en est la parfaite illustration.

Maroc : une nouvelle taxe sur les locations qui fait mal

La récente instauration d’une taxe de 20 % sur les revenus locatifs des propriétaires bailleurs au Maroc visant à simplifier la fiscalité et à élargir l’assiette de l’impôt va produire un impact négatif sur l’immobilier, plus précisément sur les...

Les fonctionnaires marocains abusent-ils de leurs avantages ?

L’association marocaine pour la protection des biens publics invite le ministère de l’Intérieur à mettre fin à l’utilisation à des fins personnelles des véhicules de l’État par les élus et fonctionnaires publics.

Le Maroc perd ses talents année après année

Le Maroc fait face à une grave pénurie de médecins. En cause : l’exode médical, qui prive le pays de centaines de professionnels chaque année. Malgré une réforme législative, les médecins étrangers restent peu nombreux à vouloir s’installer dans le...

Cartes Jawaz : la chasse aux abus des fonctionnaires est lancée

L’Inspection générale de l’administration territoriale (IGAT) veut en finir avec les utilisations abusives du système prépayé « Jawaz » par des fonctionnaires, notamment en dehors de leurs heures de service et à des fins personnelles. Dans ce sens,...

Maroc : les voitures de fonction sous haute surveillance

L’administration publique marocaine veut en finir avec le phénomène de l’exploitation des voitures de service à des fins personnelles pendant la période des vacances. Les services compétents de la police et de la gendarmerie royale sont mobilisés à...