Maroc : les hanouts se rebellent contre Coca-Cola

Au Maroc, un bras de fer oppose une multinationale de boissons gazeuses au Maroc (Coca-Cola) aux propriétaires d’épiceries, en raison de « pratiques commerciales abusives ».

La société vend le litre à 8,5 dirhams avant de le réduire d’un dirham le lendemain, à 7,5 dirhams. En conséquence, les propriétaires de magasins vendent le même produit à des prix différents, alors que leur marge bénéficiaire reste inchangée, ne dépassant pas 80 centimes par litre. Cette marge a été discutée à plusieurs reprises avec l’entreprise, compte tenu des coûts élevés supportés par les épiciers pour commercialiser le produit, notamment la consommation d’électricité et les frais de main-d’œuvre, fait savoir le président de l’Association Al Amal des épiciers, section Berrechid dans une déclaration à Hespress.

À l’en croire, les propriétaires d’épiceries envisageraient de boycotter les produits de la multinationale de boissons gazeuses si l’entreprise continue de mettre en œuvre ce qu’il a qualifié de « pratiques commerciales abusives ». Celles-ci sont : l’instabilité des prix, une faible compensation pour les stocks invendus, dont le taux ne dépasse pas 1 % dans le meilleur des cas, l’inondation des magasins avec des marchandises, ne leur laissant pas suffisamment de temps pour les écouler mais aussi les clauses ambiguës des contrats passés avec les épiciers, qui incluent l’équipement en réfrigérateurs, avec la possibilité pour l’entreprise de les retirer si ceux-ci sont utilisés pour exposer des « produits concurrents ».

De grands distributeurs de produits alimentaires ont été obligés d’octroyer des rabais importants, afin de rivaliser avec l’acteur turc « Bim » et le nouvel arrivant sur le marché, « Kazyon ». Une stratégie commerciale qui n’est pas sans conséquence sur l’activité des épiceries. Ces dernières font face à une concurrence féroce en matière de distribution et de commerce de proximité. À cette difficulté, s’ajoutent la hausse des prix et la persistance de l’inflation à des niveaux élevés qui ont mis à mal le chiffre d’affaires des épiceries ainsi que le pouvoir d’achat des familles et leur rythme de consommation.