Vaucluse : faute de visa, un Marocain ne peut pas faire soigner son enfant

18 septembre 2008 - 14h18 - Monde - Ecrit par :

Désespéré mais certainement pas abattu. Abdelkader Yahioui entend encore et encore se battre. Un combat pour cet homme déterminé à sauver son fils âgé d’un an et un mois, atteint d’un retard psychomoteur majeur avec crises comitiales fréquentes, un enfant ne pouvant pas être soigné dans son pays d’origine, le Maroc.

Le Dr El Berd Mahjoud, diplômé de la faculté de médecine de Marseille, cardiologue officiant à Tanger l’atteste d’ailleurs dans son certificat médical : "Cette prise en charge est difficilement envisageable au Maroc vu les moyens des parents et par manque de structures adéquates. Son père étant apparemment résidant régulier en France, un visa est fort souhaitable pour permettre à cet enfant de bénéficier d’un bilan optimal de sa pathologie et d’un suivi spécialisé".

Seule solution pour le papa, faire venir son fils Mounir et sa maman en France. Cet homme vit et travaille en France depuis 1971. "Mes deux frères et ma soeur aussi, ils conduisent les bus de la TCRA (bus urbains du grand Avignon, ndlr)".

Un homme de nationalité marocaine bien que né en 1961 en Algérie Française qui travaille sur le territoire national. La caisse primaire d’assurance maladie, dans un courrier en date du 27juin dernier, certifie enregistrer son fils en qualité d’ayant-droit sous son numéro dès son entrée en France. La sécurité sociale, qui accepte donc de le prendre en charge, de même que l’hôpital de la Timone à Marseille également contacté par le papa. "Il avait un rendez-vous pour le 13août à 9heures" ajoute M.Yahiaoui.

Un grain de sable est cependant venu enrayer cette mécanique : le refus de visa pour l’enfant et sa mère. Un refus signifié par le consul de France à Tanger sans plus d’explication et spécifiant qu’une nouvelle demande de visa pourra être formulée dans trois mois. "On lui refuse un visa aujourd’hui, pourquoi l’aurait-il dans trois mois ? Je ne comprends pas, mon fils ne viendrait en France que pour se faire soigner. Je peux m’engager par écrit : après il retournera au Maroc" ajoute ce père de famille qui suit actuellement une formation pour devenir à son tour chauffeur de bus. "Il y a urgence, mon fils doit être pris en charge rapidement, parce qu’on peut encore le soigner" conclut Abdelkader Yahiaoui.

Source : Jean-Luc Parpaleix - La Provence

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