Najid El Mobariki, français d’origine marocaine, décide il y a trois ans de s’installer au Maroc où il crée un snack sur le front de mer à Casablanca. Il rencontre Fatma, qui deviendra son épouse et ensemble ils ont une petite fille, Sofia, aujourd’hui âgée de 20 mois. L’histoire pourrait être banale si Sofia, n’était pas née durant la traversée Tanger — Sète en plein milieu de nulle part, dans les eaux internationales.
Lorsque Fatma est enceinte, le médecin préconise une césarienne car l’enfant se présente par le siège. Souhaitant un autre avis médical, Najid propose à sa femme de se rendre en France, à Rochefort-du-Gard ou résident ses parents, afin de prendre un autre avis médical mais aussi pour y accoucher. Vingt jours avant terme, Fatma embarque à bord du Beladi, un navire marocain, pour 36heures de traversée.
Le 26 octobre 2006 le commandant de bord, français, constate la naissance de Sofia. Evacuée par hélicoptère à l’hôpital de Murcia, la mère et l’enfant sont prises en charge par une équipe médicale espagnole. Le lendemain, Najid rejoint sa femme et sa fille en Espagne et les rapatrie à Rochefort-du- Gard. Depuis Sofia est apatride. Pourtant, Najid déclare la naissance de son enfant à Sète lieu d’arrivée du bateau. Mais les autorités le dirigent vers la préfecture de Nantes qui traite l’ensemble des dossiers relatifs aux personnes étrangères.
La Préfecture de Nantes renvoie Najid vers les consulats du Maroc, nationalité de la mère, d’Espagne, pays où la mère et l’enfant ont été hospitalisées et enfin de France lieu de résidence du couple. À ce jour aucun des trois consulats ne reconnaît l’enfant comme l’un de ses ressortissants, la décision doit venir de la justice. Depuis 13 mois, le dossier est entre les mains du tribunal de grande instance de Nîmes qui rendra sa décision courant septembre.
Source : La Provence - Christian Conil
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