Des Marocains bloqués à Sète
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Vingt ressortissants marocains attendent depuis le 31 janvier dernier au port de Sète, suite à la fermeture des frontières avec les pays extérieurs à l’Union européenne décidée le même jour par la France. Ils n’ont reçu aucune solution de logement temporaire et dorment dans des conditions difficiles dans le port.
Ils sont bloqués depuis plus de dix-sept jours dans leurs camionnettes dans le port de Sète. Pour la plupart, des commerçants, ils sont allés récupérer de la marchandise en Espagne pour la revendre dans leur pays. Mais arrivés en France, ils ont été informés qu’aucun ferry ne circule entre la France et le Maroc en raison de la fermeture des frontières. Malgré leur billet acheté à 600 euros environ, ils ne peuvent toujours pas rentrer chez eux et vivent dans des conditions extrêmement précaires et difficiles, rapporte France bleu.
Ni la compagnie maritime, ni les autorités portuaires ne leur ont proposé de mesure d’accompagnement, les laissant se débrouiller pour manger, dormir, se laver. Privés de tout, ils protestent contre le traitement qui leur est réservé. Avec leurs fourgonnettes, ils stationnent dans une petite rue du port, au bord de l’eau, tout au long du parking de Mas Coulet. Ils croisent les doigts pour que le trafic maritime reprenne, afin de se réveiller du cauchemar qu’est devenue leur vie depuis le 31 janvier. Mais ils doivent se trouver un autre lieu où stationner, car la police municipale leur aurait déjà demandé de quitter les lieux, même s’ils n’ont nulle part où aller.
« Je n’ai plus un sou, j’avais de l’argent pour un voyage professionnel de trois jours, pas de trois semaines » témoigne Saïd, âgé de 54 ans. Il dort tous les soirs recroquevillé sur la banquette avant de son camion rempli de marchandises. « C’est pas ça la France ! On nous traite comme des animaux », s’exclame Sofiane, exaspéré de vivre dans ces conditions. Ils reçoivent de Cathy Ciancilla, présidente de l’association pour les SDF « Les amoureux de la vie », des couvertures et des aliments. Elle appelle les autorités françaises à prendre en charge ces hommes qui dorment dans la rue contre leur gré. « Ils doivent avoir accès aux premières nécessités en attendant de rentrer chez eux ».
De son côté, Jeanine Léger, membre de la Cimade (association de défense des droits des migrants) tente de mobiliser les instances dirigeantes, afin de permettre à ces ressortissants marocains de rentrer chez eux. « Il faut que la préfecture de l’Hérault entre en contact avec le consulat marocain afin, de trouver des solutions de rapatriement ». Mais elle confie que ni la mairie, ni la direction du port de Sète ou la préfecture de l’Hérault, encore moins le consulat marocain, n’ont donné suite à sa requête.
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