Des Marocains sans-papiers dans une situation intenable au centre de rétention de Toulouse

9 décembre 2020 - 19h00 - France - Ecrit par : S.A

Bon nombre de Marocains et d’Algériens sans-papiers se retrouvent dans une «  situation intenable  » en ces temps de Covid-19 au centre de rétention administrative (CRA) de Cornebarrieu, près de Toulouse. La députée de l’Ariège, Bénédicte Taurine a fait le constat.

L’élue s’est rendue pour la quatrième fois dans ce centre. Accompagnée cette fois-ci, de journalistes, elle dit vouloir «  faire remonter les situations des personnes retenues dans le centre  ». Mme Taurine dénonce «  une situation intenable  » au CRA où des étrangers sans papiers sont retenus sans expulsion possible, soit à cause de la fermeture des frontières liée à la pandémie de Covid-19, soit parce qu’ils ne sont pas reconnus dans le pays où ils devront être expulsés, rapporte France info.

Lors de cette visite, elle a échangé avec les responsables des bureaux de la Cimade et les personnes retenues dans le centre. Selon les explications d’Elsa Putelat, 513 personnes sont enfermées au CRA depuis le mois de mars dans ce contexte de crise sanitaire liée au coronavirus. Parmi elles, il y en a 65 qui ont fait l’objet d’une expulsion ou de renvoi hors de France (dont 36 renvoyées dans des pays de l’Union européenne). Cette situation s’explique entre autres par la fermeture des frontières de plusieurs pays depuis le début de la pandémie.

«  On a énormément de nationalités ici mais les trois principales viennent des pays du Maghreb et, en l’occurrence, de l’Algérie et du Maroc  », explique Leo Claus, coordinateur de la Cimade. «  Aucun Algérien, aucun Marocain n’est reparti depuis maintenant le mois de mars et pourtant, le centre en est plein. Les gens restent ici, coincés deux mois, alors que tout le monde sait, l’administration et les magistrats, qu’on ne pourra pas les reconduire à la frontière  », ajoute-t-il.

Si le CRA de Cornebarrieu n’a pas connu de cluster comme d’autres, 8 cas de Covid-19 y ont été toutefois enregistrés depuis le premier confinement. Pour Bénédicte Taurine, la situation, «  déjà complexe  » est devenue «  beaucoup plus problématique et enkystée  ». «  La crise sanitaire pose des problèmes à tout le monde, les personnels, comme les retenus. On sent qu’il y a une peur  », dit-elle. De plus, chacune des personnes retenues fait face à des problématiques particulières.

«  Au premier confinement, on avait diminué le nombre de retenus, il y avait bien une raison. […] Pourquoi là, on enferme des gens sachant qu’on ne va pas pouvoir les libérer avec en plus le risque sanitaire ? Je ne comprends pas  », s’indigne la députée.

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