Le délégué du gouvernement de Melilla, Abdelmalik El Barkani, a déclaré vendredi dernier qu’il est devenu "à la mode" d’escalader la clôture de l’enclave espagnole. Ce dernier a précisé que les immigrants recherchent l’attention des médias (pour se faire passer pour des martyrs).
Alors qu’un débat interne a lieu actuellement en Espagne au sujet de la répression des émeutes et le modus operandi des forces de sécurité, Abdelmalik El Barkani affirme avec ironie qu’il est devenu « à la mode » d’escalader la clôture et que les immigrants sont en fait « à la recherche de l’attention des médias ».
« Cela est une menace pour nous et une force pour les mafias », a-t-il tenu à préciser.
El Barkani a également défendu le professionnalisme de la Guardia Civil et a loué la collaboration du Maroc. Selon ce dernier, les forces de sécurité sont obligées de prendre en compte le critère de « proportionnalité » face aux tentatives d’escalade de la clôture. Ainsi, El Barkani est allé même jusqu’à dédouaner un policier qui a utilisé un extincteur pour "éteindre un briquet afin de préserver la vie des immigrants et des agents de la Guardia Civil".
Par contre, l’opposition espagnole n’en restera pas là. Le porte-parole du groupe socialiste au Congrès, Soraya Rodriguez, a déclaré samedi que l’audience demande à la secrétaire d’Etat à la Sécurité d’expliquer les actions récentes prises par le ministère de l’Intérieur sur la frontière de l’Espagne avec le Maroc, à Melilla.
Selon elle, jeudi, environ 400 sub-sahariens ont essayé d’escalader la clôture de Melilla et les agents de la Guardia Civil ont utilisé du gaz poivré et même un extincteur pour éviter que les immigrants marchent sur le sol espagnol. Malgré le fait que « l’Intérieur » accuse les immigrants de "virulence" et de "brutalité" et même si la délégation du gouvernement de Melilla a justifié et accepté l’utilisation de ces méthodes contre les migrants, il n’en reste pas moins que beaucoup d’entre eux sont restés pendant des heures au-dessus de la clôture séparant Melilla du Maroc. Une vingtaine d’immigrants a d’ailleurs été hospitalisée au Maroc.
En outre, le gouvernement a montré le « butin » utilisé par les immigrants d’Afrique subsaharienne : deux bâtons, deux chaînes et une sorte de crochet (apparemment pour faciliter l’escalade) et un dernier élément nommé par le Bureau du gouvernement comme étant « une arme blanche ». Sans doute pour légitimer la force utilisée pour refouler les assauts...
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