Des partisans d’Al-Qaïda et de l’État islamique (EI) estiment que le tremblement de terre du 8 septembre au Maroc est une « punition divine ». Sans manquer de critiquer l’aide internationale dont bénéficient les victimes.
Alors que la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, prône le jugement et le rapatriement en France des djihadistes français détenus par les Kurdes en Syrie, le chercheur Hugo Micheron, auteur de l’ouvrage titré "Le djihadisme français", affirme que la prison est l’espace de recomposition de la mouvance djihadiste.
"Les djihadistes exploitent les prisons pour se consolider et se reconfigurer. Ils ont acté leur défaite sur le terrain au Moyen-Orient. Donc, l’espace de recomposition de la mouvance djihadiste, ce sont les prisons", a déclaré Hugo Micheron, dans une interview accordée à Europe 1.
Pour étayer son argumentation, le chercheur a indiqué qu’aujourd’hui, on a l’impression que la prison est un trou noir ; mais tout le monde ignore ce qu’il s’y passe. Il a confié s’être rendu dans les prisons, a enquêté, puis a mis tout ça en relation avec ce qu’il se passe en Syrie.
"On croit trop facilement que la prison est une impasse dans laquelle le djihadiste finirait sa course ; alors que, pour beaucoup, c’est une étape dans une carrière de djihadiste", a fait remarquer Hugo Micheron. Les résultats de son enquête l’ont amené à conclure que "la prison, c’est l’ENA du djihad".
Cette enquête a en outre permis au chercheur d’avoir des informations utiles sur la création de nombreuses écoles privées hors contrat en France. "Un djihadiste m’explique que le but est d’étendre les rangs en éduquant leurs enfants dans la doctrine djihadiste. C’était aussi le projet de Daech," a laissé entendre le normalien. Selon lui, il s’avère important de produire de la connaissance, de comprendre les djihadistes pour réussir à les maîtriser. "Les attentats sont derrière nous, mais la reconstruction et la reconsolidation du djihadisme sont devant nous", a-t-il prévenu.
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