Depuis janvier 2019, Alexandre Benalla était mis en examen pour « usage public et sans droit d’un document justificatif d’une qualité professionnelle ». De même, il était placé sous le statut de témoin assisté, intermédiaire entre le simple témoin et la mise en examen, pour « abus de confiance », « faux et usage de faux document administratif » et « obtention indue de document administratif ». À l’issue de cette comparution, son avocate avait exprimé sa satisfaction.
Le 11 février dernier, le juge d’instruction en charge du dossier avait pris une nouvelle décision à son encontre. Il s’agit de la mise en examen pour « faux et usage de faux document administratif » avec comme objectif éclaircir les conditions dans lesquelles l’ancien chargé de mission à l’Élysée a continué à utiliser des passeports diplomatiques, rapporte l’AFP. Et ce, après sa mise en examen en juillet 2018 pour des violences lors du 1ᵉʳ mai et son limogeage.
En avril 2019, les juges chargés de cette enquête ont auditionné trois proches collaborateurs du président Emmanuel Macron, dont le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler et son chef de cabinet d’alors, François-Xavier Lauch. Ce dernier désormais directeur de cabinet adjoint du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait reçu une convocation en tant que partie civile. Il avait porté plainte contre Alexandre Benalla, qui était sous son autorité, pour un « usage de faux » visant à se procurer l’un de ces passeports de service.
L’ex-chargé de mission à l’Élysée avait d’abord nié les faits devant le Sénat avant de passer aux aveux. Benalla avait admis avoir récupéré et utilisé ces passeports avant de les rendre. Il a utilisé l’un de ses deux passeports diplomatiques pour entrer dans plusieurs pays africains, font savoir Mediapart et Le Monde.