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Alors que les musulmans commencent ce week-end leur mois de jeûne, mairies et associations multiplient les soirées de partage autour de véritables festins.
Les Musulmans de France seraient plus de 88% à suivre le mois du ramadan qui débute ce week-end. Selon un sondage de l’hebdomadaire La Vie, moins de la moitié de ces quatre millions de fidèles font les cinq prières par jour et 17% vont à la mosquée une fois par semaine. Le temps du ramadan, marqué par le jeûne et la prière et qui correspond au neuvième mois lunaire de l’année musulmane, est aussi un temps privilégié pour manifester une part de son identité culturelle.
Souvent confinées dans le cadre familial ou communautaire, les soirées de rupture du jeûne sont de plus en plus relayées par les municipalités et les associations laïques, qui organisent de nombreuses « nuits du ramadan » et autres « nuits du destin » ouvertes à tous. Objectif : mettre en valeur la culture musulmane.
5 000 personnes à Charlety
La ville de Paris est devenue emblématique. Depuis 2001, le maire, Bertrand Delanoë, organise chaque année une soirée du ramadan dans les salons de l’Hôtel de ville. Réservée à un petit millier de personnes, elle réunissait non seulement des musulmans, mais aussi toute sorte de représentants des sociétés civiles ou religieuses.
Cette année, le maire a vu plus grand encore et c’est au stade Charlety qu’il accueille le 30 septembre près de 5 000 personnes pour une sorte de festival-concert du ramadan. Hamou Bouakkaz, conseiller du maire pour les questions relatives au culte musulman, précise que cette fête est conçue comme « une approche laïque du ramadan, au confluent des cultures ». « Elle s’inscrit, dit-il, dans une série de mesures destinées à montrer aux musulmans qu’ils ont les mêmes droits et devoirs que les autres Parisiens. »
« Un temps de patience »
Fatéma Hal se moque bien, elle, des éventuelles récupérations politiques ou économiques qui tournent désormais autour du ramadan. Ce qui compte, « c’est de considérer ce mois comme un temps de partage et de patience, non pas d’interdits et de violence ». Ancienne conseillère d’Yvette Roudy au ministère des Droits des femmes et figure de proue de la cuisine marocaine en France, elle vient de publier un très beau livre sur la cuisine du ramadan*. « Dans les années 70, remarque-t-elle, le ramadan ne concernait que les vieux. Aujourd’hui, cette fête est suivie par toutes les générations et particulièrement par les jeunes. »
À Châlons-en-Champagne (Marne), Assia Grostefan profite, elle aussi, des soirées de rupture du jeûne pour favoriser les échanges. Pour la « nuit du destin », qui célèbre le don divin du Coran autour du 27e jour du ramadan, Assia, avec son « association culturelle France-Maroc », s’apprête à inviter « des femmes de tous les horizons politiques, sociaux ou religieux » pour « lever les peurs et les angoisses qui circulent en ce moment ». « Le climat n’est pas bon, explique cette mère de famille, les femmes doivent se mobiliser : ce sont elles qui transmettent les valeurs aux enfants. »
Sophie de Ravinel - Le Figaro
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