La Hollande était-elle en train de devenir le laboratoire européen d’une formule nouvelle de la terreur organisée ? Après les attentats de Madrid et de Londres qui avaient aveuglément frappé des civils innocents dans les transports publics et dont le but avoué était de frapper l’imagination par des pertes spectaculaires, les services de sécurité hollandais et les milieux de l’anti-terrorisme européens sont aujourd’hui convaincus qu’un tournant dans la stratégie des sympathisants d’Oussama Ben Laden sur le vieux continent est en train de s’opérer.
Cette nouvelle stratégie consiste à abandonner les opérations de terreur collective aveugle pour se concentrer sur des attentats ciblés visant des personnalités ou des lieux publics à haute valeur symbolique. Si cette tendance se confirme, elle constituerait, sans conteste, un puissant indicateur que le « terrorisme de masse » des années 2000, lancé avec la folle envie de médiatiser à outrance le réseau d’Al Qaeda, est en train de céder le pas devant un terrorisme sélectif visant les élites. Une nouvelle escalade dans la dangereuse diversification des moyens de terroriser et de tuer.
Cette trouvaille s’appuierait sur le récent vécu sécuritaire de la Hollande dont la sonnette d’alarme a été violemment tirée le 2 novembre 2004 quand le maroco-néerlandais Mohamed Bouyeri assassina sauvagement le cinéaste Théo Van Gogh avant d’être condamné à la prison à perpétuité le 26 juillet dernier. L’enquête et le procès avaient prouvé ses liens avec le groupe terroriste « cellule de Hofstad » composé de treize personnes et dont le procès est prévu pour le 5 décembre prochain. Le nom Hofstad fait référence à La Haye, ville de la cour (Hofstad) où la plupart des membres de ce réseau furent arrêtés.
Maroc Hebdo