Cinq individus, âgés entre 22 et 46 ans, soupçonnés d’appartenir à l’organisation terroriste Daesh et de préparer des attentats contre des installations vitales et des institutions sécuritaires, ont été arrêtés par les forces de sécurité marocaines.
Huit hommes comparaissent à partir de lundi pour avoir apporté un soutien logistique et financier aux auteurs des attentats qui avaient fait 45 morts en mai 2003.
Huit hommes comparaissent à partir de lundi 4 juin devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir apporté un soutien logistique et financier aux auteurs des attentats de Casablanca qui avaient fait 45 morts, parmi lesquels 12 kamikazes, en mai 2003.
Tous poursuivis pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et, pour certains d’entre eux, pour "financement du terrorisme", les prévenus encourent jusqu’à dix années d’emprisonnement.
L’interpellation des suspects en avril 2004 avait été présentée comme "l’aboutissement d’une longue enquête conduite (...) dans les milieux proches du Groupe islamique combattant marocain (GICM)".
Selon l’accusation, "force est de constater que nonobstant leur situation sociale, les membres de la cellule française constituaient un groupe cohérent agissant en relation avec les buts terroristes poursuivis par le GICM".
Afghanistan
La plupart des prévenus ont ainsi été en relation directe avec Nourredine Nafia, un des chefs du GICM condamné à vingt ans de réclusion pour les attentats de Casablanca et détenu au Maroc.
Parmi ces hommes, figure notamment le chef présumé de la cellule française, Moustapha Baouchi. De nationalité marocaine, Moustapha Baouchi, qui s’est rendu à plusieurs reprises dans des camps d’entraînement militaire en Afghanistan, était au moment de son arrestation en situation régulière en France.
Il a reconnu au cours de l’enquête appartenir à un groupe terroriste composé de combattants marocains constitué en Afghanistan par des vétérans de la guerre d’Afghanistan. Pour l’accusation, Baouchi était un des membres de la commission militaire du GICM envoyé en France pour y coordonner les activités de la cellule, assurer le transport de fonds vers la structure centrale du GICM et coordonner l’exfiltration de certains auteurs des attentats de Casablanca.
Epicerie des Yvelines
Les sept autres prévenus sont Bachir Ghoumid, Fouad Charouali, Redouane Aberbri, Rachid Aït El Hadj, Hassan Boutani, Jamal Oulahsen et un Français d’origine turque Attila Turk. Cinq d’entre-eux étaient associés dans une épicerie des Yvelines dont les bénéfices auraient servi au financement du GICM. Charouali a déclaré aux enquêteurs qu’ils formaient "une cellule dormante en attente de la guerre".
Le GICM a revendiqué les attentats de Casablanca perpétrés le 16 mai 2003 contre un hôtel international, le cimetière juif de l’ancienne médina, un restaurant italien dirigé par un juif marocain, le Cercle de l’Alliance israélite et la "Casa Espana", un restaurant associatif jouxtant une antenne de l’ambassade d’Espagne.
Trois Français tués
Quarante-cinq personnes, dont trois Français, ont été tuées et plusieurs dizaines d’autres blessées dans ces attaques simultanées.
Le 19 mai 2003, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire notamment pour "assassinats, complicité d’assassinats, tentative d’assassinats" et "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". Finalement les juges d’instruction n’ont retenu que des délits, et pas de crime, à l’encontre des suspects en France.
Le procès doit durer jusqu’au 20 juin à raison de trois audiences par semaine, les lundi, mardi et mercredi après-midi.
AP
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