Le rappeur Maes a tenu sa parole de venir en aide aux victimes du puissant et dévastateur tremblement de terre survenu au Maroc le 8 septembre.
Ils font un tabac aussi bien chez les exclus du derb populaire que dans la jeunesse dorée des quartiers chics. Si le rap et le hip-hop marocain apparaissent de plus en plus comme « la musique de la jeunesse », ce style a par contre d’immenses difficultés à convaincre des maisons de disques et des pouvoirs publics qui hésitent -et ce n’est pas un euphémisme- à cautionner ces expressions inédites de la musique.
Ils ont grandi à Casablanca, Meknès ou Kénitra, dans le derb. Musique traditionnelle imprégnée de sonorités reggae et hip-hop, cette nouvelle génération de musiciens a su s’inspirer des nouvelles musiques urbaines pour enrichir une culture traditionnelle qu’ils n’ont pas abandonnée contrairement à ce que l’on pense. Si le rap marocain apparaît de plus en plus dans les quartiers populaires comme la musique de la jeunesse, ce style a par contre d’immenses difficultés à décoller du côté des maisons de disques qui hésitent -c’est un euphémisme- à produire du rap et du hip-hop.
Soulignons ici, que le terme « musiques urbaines » n’est pas juste une invention marketing mais une réalité. Le rap marocain est exclusivement urbain. Jusqu’à preuve du contraire, aucun groupe n’évolue ni n’émerge dans le bled. Et aucun sociologue marocain ne s’est posé la question pour comprendre le pourquoi de la chose…
Même si le rap local est largement influencé par les tendances américaines et françaises, les rappeurs marocains n’adoptent pas la même représentation médiatique, comme les grosses voitures, les filles et autres armes à feu. Ces rappeurs se revendiquent plutôt d’une appartenance populaire souvent musulmane et restent respectueux de certaines valeurs familiales. Pour la très grande majorité d’entre eux, le soutien familial -dans toute l’acceptation du terme- est de première importance. Et là se situe un phénomène marocain que nul sociologue encore n’a exploré. Il suffit de traîner les après-midi de « compétition » à L’Boulevard, pour voir les familles au grand complet qui viennent soutenir leurs petits. Si souvent au départ, les rappeurs ne sont pas issus du prolétariat, les petites nouvelles stars, elles, viennent des couches les plus populaires de la société marocaine et sont fortement soutenues par leurs familles. Sans doute faudrait-il s’intéresser à cet aspect-là pour comprendre l’engouement du rap marocain auprès de la jeunesse, au-delà de la radicalité des textes.
Dans un pays où trop souvent, le dire se confond avec le faire, l’agressivité des textes ne trompe guère les couches populaires abreuvées de promesses depuis si longtemps…
Pour les observateurs de ce genre musical, ce sont des albums sortis depuis 2004 qui permettent au rap marocain d’émerger et de toucher un large public. C’est le cas de l’album intitulé Mgharba tal’Mout de Bigg. Le chanteur déclare « utiliser le langage des jeunes pour leur parler vrai. J’exprime ainsi le fond de ma pensée et la leur. Je crie haut sur scène ce que les Marocains pensent tout bas ». Les groupes comme Casa Crew, H-kayne, Fnaïr, Zanka Flow ne sont pas en reste et portent haut l’invention rythmique, musicale et textuelle.
Utilisant la Darija (le dialecte), les rappeurs marocains revendiquent des messages de contestation politique et sociale dans l’espoir d’un Maroc meilleur et dénoncent régulièrement la corruption, la misère, le chômage, et autres fléaux inquiétants. Dès lors que les textes sont compréhensibles par tous, le rap apparaît comme un style original et expressif et devient très rapidement un élément d’accroche pour un nombre important de jeunes.
Il semble que le rap marocain soit né dans les quartiers populaires de la ville de Salé pour se développer ensuite très vite vers d’autres villes. Un des premiers groupes de rap représentatif fut le groupe « Les Dragons Blancs » créé en 1993 qui passe à l’émission Musiqua, présentée à l’époque par Jaqueline Alioli.
Entre temps, « la rue de Paris » à Meknès est devenue La Mecque des rappeurs marocains, grâce à un disquaire allumé qui produit de jeunes inconnus qui ne le resteront pas longtemps : H-Kayne. Aujourd’hui, si Meknès demeure un lieu emblématique du rap marocain, d’autres artistes pratiquant le rap évoluent dans toutes les villes du pays.
Le premier album de rap marocain sortait en 1996, signé du groupe « Double A » de Salé sous le label « Adoua’ al-madina ». Aujourd’hui, des groupes comme Masta Flow et Caprice débarquent en duo. Résultat : Un hip-hop pur jus 100% marocain : « Original » dont Masta Flow est le beat maker et aussi l’auteur à coté de Caprice, tous les deux membres de Casa Crew, le groupe hip-hop emblématique de Casablanca, qui monte, qui monte... mais cela n’a rien changé en eux, ils sont toujours restés les mêmes, comme au premier jour quand tout à commencé. C’est, en tout cas, ce que nos deux rappeurs nous expliquent dans ce morceau.
Beaucoup s’interrogeaient sur ce que pourraient donner ces deux rappeurs en duo. Aujourd’hui, c’est non seulement chose faite, mais en plus c’est plutôt réussi : le beat est d’une excellente facture, avec une légère modification qui fait secouer les têtes de la part de Masta Flow, leurs textes sont aussi souples qu’un couplet de Method Man et Redman… Un vrai bijou original à écouter en boucle, et à ranger dorénavant sur le rayon des classiques du Rap Marocain. Même chose pour la formation « Pirate & H-name - Casa System ».
Une bonne surprise, de très bon niveau, nous vient, une fois encore de Casablanca. Il s’agit d’un classique titre hip-hop marocain avec une US Touch plutôt bien maitrisée de la part de Pirate et H-Name. Ces deux jeunes rappeurs sont à l’origine du groupe qui porte le nom de ce même morceau « Casa System ». Petit morceau d’anthologie musicale, « La Bohème » de Charles Aznavour, revisitée comme personne jusqu’à aujourd’hui n’a su le faire. Calibrée pour le monde du hip-hop par Masta Flow. H-Name et Pirate à coté de Hablo, qui est aussi membre du groupe Out Line de Ain Sbâa, fondé par lui-même et Pirate, forment une même famille.
Malgré ces quelques « succes stories » qui se comptent sur le bout des doigts, aujourd’hui encore, nombre d’artistes attendent sinon des subventions, au moins une reconnaissance minime du ministère de la Culture.
Naguère, un responsable culturel de la Fondation Mohammed V, à l’occasion de l’ouverture d’un centre culturel à la lisière de la médina de Casablanca ne connaissait pas « L’Boulevard » au motif disait-il qu’il habitait à Rabat et que cette association est originaire de Casa ! ».
L’Boulevard ex- Boulevard des Jeunes Musiciens
Ce qui n’a pas empêché « l’boulevard » d’en être à sa dixième édition. Plus personne aujourd’hui -et c’est tant mieux- ne remet en cause cet événement qui, du petit festival de copains organisé à la va vite, est devenu en moins d’ une décennie, le premier festival de musiques urbaines du continent africain. S’il faut saluer tous les acteurs associatifs porteurs de cette formidable fête, on peut néanmoins se poser, quelques questions. Les objectifs militants et éducatifs de l’association sont-ils compatibles avec une programmation de groupes de renommée internationale qui, c’est le moins qu’on puisse dire, n’ont pas vraiment joué le jeu ?
En 2006, le groupe de hip-hop américain « De la Soul » (pour ne parler que d’eux), réclamait : une suite à quatre étoiles minimum, la protection rapprochée et un voyage en business class, sans compter un gros cachet, ce qui a provoqué quelques grincements de dents parmi les membres de l’association. La récupération (au prétexte d’un partenariat en effet très important financièrement parlant) marchande d’une multinationale de la téléphonie mobile du phénomène Boulevard en a choqué plus d’un, par le peu de cas qu’a fait ladite multinationale des clauses de son propre contrat, notamment en matière d’image. On peut également poser quelques questions aux pouvoirs publics. Pourquoi autoriser pareil événement dans un lieu aussi peu adapté à la présence de 35.000 spectateurs payants par soir… Avec de plus un seul accès ?
Question complémentaire, n’y a-t-il pas à Casablanca de lieux plus adéquats ? Pourquoi n’avoir pas proposé aux organisateurs, carrément le stade Mohammed V ? Pourquoi, les pouvoirs publics (à l’exception notable de la préfecture de Hay Hassani) ne mettent-ils pas à disposition le nombre de barrières élémentaires pour contenir des jeunes, certes indisciplinés, mais qui, heureusement, ne se sont à aucun moment comportés comme des hooligans. Pourquoi ces mêmes pouvoirs publics ne prennent-ils pas position officiellement et publiquement pour une forme de culture qui est celle de la jeunesse de ce pays ? Faute de réponse adéquate à ces questions, au lieu d’en tirer définitivement partie, en terme politique et d’image pour le pays, L’Boulevard sera à terme avalé par des affairistes qui ont déjà pointé leur nez, flairant l’affaire juteuse.
Autre aspect : les métiers techniques du spectacle vivant. Les jeunes organisateurs du Boulevard prouvent depuis dix ans déjà, qu’ils n’ont de leçons à recevoir de personne. Avec, trop souvent encore, les moyens du bord, ils tiennent au bout des bras de dizaines de bénévoles le plus gros festival de musique associatif. Et là se situe la vraie originalité du Boulevard. Dans le paysage des festivals marocains, il n’est pas anodin que ce soit une « vraie » association qui organise le premier festival de musiques urbaines d’Afrique. De quoi donner un sérieux coup de vieux aux « associations » montées de toutes pièces juste pour recevoir les subventions de collectivités qui n’osent pas assumer leur rôle d’opérateur culturel.
Cela dit, la carcan institutionnel commence à s’effriter. Depuis deux ans -mais pourquoi ne pas le proclamer publiquement ?- le ministère de la Culture et la ville de Casablanca a très largement participé à l’organisation du Boulevard. Fasse maintenant que ces institutions exigent d’obtenir des réponses adaptées des uns et des autres, pour que cette magnifique fête de la création contemporaine perdure comme elle était au départ : un tremplin pour la jeune création marocaine, épaulée par des grosses pointures internationales.
En termes de critiques, le coût est souvent avancé. Combien ça coûte ? Cher ! Pour beaucoup de gens. Pas assez ! Pour les organisateurs. Rien ! A côté de ce que cela « rapporte » en retombées économiques et moins que rien par rapport aux retombées sociales.
Du plus petit : le Boulevard -plus que 4 millions de dirhams malgré tout -au plus gros : celui de Casa- plus de 40 millions ! (Ces chiffres incluent les participations des sponsors et les subventions). Celui d’Essaouira est évalué à 6 millions… sans compter les échanges de services (mises à dispositions diverses) et les sponsors. Quant à Fès, silence radio sur les
budgets !
Quels bilans ?
Pour un budget familial basique, cela semble en effet beaucoup. Pourtant, tous les organisateurs sont unanimes. Si le Boulevard ne pouvait compter sur une armée de bénévoles et celui d’Essaouira sur une armée de personnels (de sécurité notamment) mis à disposition, ils ne pourraient pas fonctionner.
Quant aux retombées économiques, si elles sont encore mal évaluées pour le festival de Casa et minimes pour le Boulevard ; les villes de Fès et d’Essaouira ne cachent pas leur satisfaction. En termes de nuitées hôtelières seulement, les deux villes font le plein à 100%… ce qui n’arrive jamais hors festival. Les commerçants font des affaires en or ; sans compter les particuliers qui louent leurs chambres et même leurs appartements le temps du festival. L’Boulevard coûte cher, c’est un fait. Mais outre que la part publique n’est pas prépondérante, loin de là, l’évènement participe de la vie de la cité et compense -faiblement- le coût d’une véritable politique culturelle à l’échelle du pays.
Politiquement, il s’agit d’une bonne affaire pour l’image du pays et c’est tant mieux. Il est la preuve vivante que ce pays crée, produit de l’intelligence et peut être largement à la hauteur d’autres pays en matière de culture. Les pouvoirs publics le comprendront-ils enfin ?
L’Boulevard fait plus pour combattre l’obscurantisme que tous les discours. Sa fréquentation par le plus grand nombre parmi la jeunesse est sa meilleure assurance de survie et de pérennité. Par ailleurs, les publics populaires tous confondus, ont prouvé que quand on les prend pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des gens doués de raison et d’entendement, ils peuvent avoir des comportements réellement citoyens. Concrètement, et pas seulement comme une incantation politicienne. Les services de police sur le terrain l’ont largement compris et ont pris la mesure du professionnalisme des organisateurs. Artistique enfin. Seul ce dernier aspect demeurera sujet à (vaines) discussions. Les musiques promues par L’Boulevard sont inaudibles pour beaucoup d’adultes. Et alors ? Ces musiques sont celles d’une génération de jeunes de 12 à 25 ans -autrement dit la grande majorité de la société marocaine- et à ce titre, elles doivent être forcément reconnues, soutenues et même encouragées. Ne vaut-il pas mieux laisser les jeunes « exploser les mots » que de laisser d’autres se faire exploser ?
B-ness (Feat Mehdi)
« Choufa Dial Lyouma » trad. « Le regard d’aujourd’hui », est le nom de la mixtape qui devrait voir le jour très bientôt. Sortie prévue initialement pour le 20 février 2008 et produite par B-ness, un jeune rappeur membre du groupe « Stop Music », la mixtape réunit une dizaine de morceaux seulement, mais d’une « qualité de textes excellente, avec des sujets très accrocheurs ». Déjà disponible sur quelques sites Internet, le morceau promotionnel « Chnou 7ass » trad. « Ce que je ressens », en duo avec Mehdi du goupe K-libre de Meknès la mixtape à laquelle ont participé Al Faress (Colonel), MC AEY, VGA Flow, et même K-libre, sans oublier DJ Red Dog derrière les platines… fait un tabac dans les sites référencés. Comme les jeunes rappeurs mohammedi ont le sens des affaires, en plus de la plateforme audio, B-Ness annonce des T-shirts conçus pour le thème, et aussi une vidéo, « H-One » le surnom du quartier de B-Ness, natif de Mohammedia ; titre du morceau dont le clip sera aussi disponible en bonus.
Extrait du blog d’un rappeur anonyme
« Je ne suis personne et je ne suis que l’ombre de ma création… »
Ne faites pas attention à ce que je suis entrain de dire et d’écrire dans ce poste car je l’écris pour moi … Je suis à Rass derb… Y a plein de monde mais j’ai besoin de moi-même… J’ai besoin de me retrouver…
Cette petite pierre me servira pour m’asseoire… Les murs de la maison qui est en face sont très sales… C’est Rass derb où tout le monde peut délirer… je peux délirer dans mon coin à moi mais je veux délirer devant tout le monde car ils doivent tous savoir qui je suis… Moi, Ana, Yo, Me…
Le paquet de cigarettes est vide … J’ai besoin d’une boisson bien chaude… Ou “Bien Glacée”… Maman je t’aime… J’ai besoin de câlins… A Rass derb je commence à me déshabiller…Je suis nu devant tout le monde… Et après ! Je m’en fous car je ne suis qu’un fou qui parle… Il fait froid … Et après !!! je vois les gardes de sécurité de Rass derb… Ils courent pour m’entourer et m’obliger à porter mes vêtements Je ne résiste pas et je n’ai pas envie de le faire… J’ai envie de frapper cette dame… de courir comme Forest Gump… Et un jour m’arrêter… Tout simplement parce que j’aurai envie de le faire…
je continue mon délire… La pluie commence à tomber… je glisse sur le sol… je savoure l’odeur de la terre… j’enlève mes chaussures… je les avais gardées sur moi… je me lève et je commence à danser… puis j’arrête… où sont-ils ? Je pleure… je meurs…. je vis…
la vie m’oblige, la vie m’incline, la rue je l’aime, Rass derb devient sombre… La musique que j’écoutais dans les temps passés n’a plus de trace… Les maux de tête…. L’extase… J’ai envie d’un massage mental pour caresser ma cervelle… Je prends dans mes mains une grande pierre, je la lance aussi loin que je peux… tout en criant…. Nooooooooooooon…
Le temps passe lentement… Je ne respire plus l’air frais… Mais plutôt un oxygène mélangé à l’eau tiède… Je fais semblant de me calmer… le silence règne… Je lâche tout… je fais un stop… je ne continuerai plus… je n’irai pas jusqu’au bout… Stop… Je m’aime… je cherche dans la seule poche que j’ai… Un petit couteau… que faire avec… ? Me suicider ? Et Après… non… je dessine son visage sur le sol mou… je trace ses traits très fins… son sourire… sur le sol… je me couche à coté d’elle… elle est là… et puis je continue.
Son visage angélique m’appelle… ma mère… tu me manques… la pluie efface le dessin, je m’explose… Je ris, je pleure, je vis en silence parlant… Je m’habitue… et je continue.
Les gens disparaissent les uns après les autres, Rass derb devient vide… et je m’éclate de rire cette fois, car j’ai fait plaisir au petit fou au fond de moi en m’exposant tout nu à la lumière du jour.
3 questions à Momo Merhari - père spirituel du Boulevard
« On est le plus gros festival du genre de toute l’Afrique »
Comment et quand a commencé l’aventure ?
(rires) Oui, c’est vraiment le mot : aventure. En fait, quand, on a vraiment commencé ; c’est pas facile à dire car cela s’est fait presque naturellement. A l’époque nous étions animateurs à la FOL et nous organisions, outre nos colos et ateliers, quelques concerts avec des copains dans le petit théâtre-cinéma que tous les bidaouis connaissent. Deux potes d’école, Hicham et Soufiane sont passés par là et on s’est mis à délirer, sur le mode : et si on faisait ça ? Ou ça ? L’idée d’organiser une sorte de concours entre groupes est arrivée comme ça. Puis un jour, un mec, un certain Mustapha Rabih, le premier et l’un des rares d’ailleurs à nous avoir déclaré une guerre ouverte, nous a cassé la tête avec l’appellation « tremplin » des jeunes musiciens qu’on avait trouvés pour l’évènement. Personne n’avait déposé quoi que ce soit et le nom avait été trouvé lors d’une discussion comme nous en avons toujours et pendant lesquelles il est bien difficile de nommer précisément qui peut revendiquer la paternité de telle ou telle chose. Toujours est-il que cette histoire devenait aussi pénible qu’inutile ; du coup on lui a dit : tu veux ce nom, tu le prends, tu le gardes et tu te casses. En quelques minutes, on a trouvé ce nom « Boulevard des Jeunes Musiciens ». Cela se passait en 1997.
Puis il y a eu une deuxième fois ?
Oui. C’est d’ailleurs pour cette deuxième édition que nous avons mis en place, sans revendiquer l’appellation (rires) le « tremplin » et les différentes sections qui existent toujours : Rock, Hip-Hop, Fusion et Electro. Cette seconde édition était en fait le premier « vrai » BdJM. Depuis cette date, si les moyens sont sans commune mesure avec ce qui était alors, les copains des premiers jours sont toujours là, d’autres nous ont rejoints bien sûr, mais l’esprit est resté le même. Nous devenons juste chaque année un peu plus professionnels, même si j’ai bien conscience qu’il reste encore du chemin. Cela dit, mis à part ce succès, je considère un autre succès dont on parle moins, celui de la durée de notre amitié et de nos engagements. Pour moi, c’est plus important que tout le reste.
Le dixième Boulevard commence dans un peu plus de deux mois ?
Oui, c’est fou en y repensant, j’ai l’impression que c’était hier, nos rêves à quelques copains de créer une scène nationale de musiques actuelles. Aujourd’hui, on parle de jumelage avec d’autres festivals dans le monde. On a un budget explosé de plusieurs millions de dirhams. On est le plus gros festival du genre de toute l’Afrique. On a les télés du monde entier. On est à la fois jalousé et courtisé par des tas de gens un peu partout. Voilà !
Source : Gazette du Maroc - Danilo Casti
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