Mercredi matin, des centaines de personnes s’étaient attroupées autour du café Argana pour voir de près l’auteur présumé de l’attentat à la bombe.
Ce matin même, la police a reconstitué les circonstances de l’attentat, qui a fait 17 morts et 20 blessés, depuis le départ du mis en cause de Safi jusqu’à son arrivée à la gare de Marrakech et puis au café Argana, où il s’était fait passer pour un touriste.
Portant une perruque, un chapeau noir et des lunettes, Adil El Atmani qui a accédé au café Argana vêtu d’un sweat-shirt blanc, un sac sur le dos et une guitare dans son étui à la main, couvert par les forces de l’ordre et sous les insultes des Marrakchis, n’a laissé échapper aucun état d’âme.
L’homme est monté au premier étage, a montré aux enquêteurs la place où il s’est attablé, avant de leur indiquer comment il a posé le sac sous la table et est sorti du café pour composer son coup de fil mortel, à 300 mètres de l’Argana, près du consulat de France.
Traité de tous les noms par la foule qui n’a cessé de l’injurier, Adil El Atmani a été coopératif et aurait même esquissé un sourire à un certain moment. Il a ensuite montré aux policiers comment il s’est débarrassé de la perruque avant de se raser et de prendre le car vers Safi.
Présumé auteur principal de l’attentat, Adil El Amani a été arrêté mercredi 4 mai dernier, une semaine après le drame. Le lendemain ses deux présumés complices, Abdelhakim Dah et Abdessamed Bitar, ont été arrêtés à leur tour.
Lundi, alors que rien ne laissait présager de nouvelles arrestations, trois nouveaux suspects ont été interpellés à Safi.