Retraite au Maroc : La kasbah de Mimi...

23 août 2007 - 01h19 - Maroc - Ecrit par : L.A

Professeur de piano originaire de Basse-Normandie, Michèle Bouché coule une retraite active dans les gorges du Dadès près de Ouarzazat, à l’ombre de sa kasbah transformée en maison d’hôtes avec piscine

Les habitants du typique village berbère d’Ait Youl des gorges de Dadès l’appellent Mimi comme ses petits-enfants de France. La kasbah du même nom est bâtie en terre de Pisé avec la couleur ocre des solides demeures de cette région adossées aux flancs de l’Atlas. "J’ai acheté cette vieille bâtisse en 2001 et j’y habite depuis ma retraite en 2004" dit Michèle Bouché.

Ancienne professeur de piano du Conservatoire régional de Caen, elle a été rejointe par son époux Jean-Marc, pianiste de l’orchestre philharmonique de la même ville caennaise. "Nous cherchions un pays d’accueil pour notre retraite, un pays francophone comme le souhaitait mon mari. Cette région du Maroc nous a séduits car le temps est ici comme "aboli". Pour des gens à la retraite, c’est important de ne plus être victime du jeunisme ambiant de France. Ici, on peut entreprendre à 60 ans sans que cela pose de remarques. Les autorités locales donnent les moyens à ceux qui veulent créer quelque chose. Et puis, le pays est très tolérant avec les étrangers. Ce peuple a une grande ouverture d’esprit, héritée du 8ème siècle avec l’université de Qarawiyyine de Fès...".

Pour le plaisir

C’est une envie de soleil en février qui a attiré ici le couple français. "Nous avons pris un vol sec pour Marrakech et on s’est retrouvés à faire des randonnées dans d’Atlas en partant à l’aventure". Les pianistes se sont rapidement mis au diapason pour la beauté des gorges du Dadès, sa verdure, ses jardins. "On a eu un coup de foudre pour une maison berbère après avoir décidé de passer notre retraite dans cette région. On y est venus régulièrement depuis 1996, jusqu’à acheter une kasbah à restaurer, sans eau ni électricité. Le dossier de la procédure d’acquisition de cette maison titrée a demandé environ deux semaines".

Depuis l’an dernier, Mimi accueille les touristes du monde entier. "C’est une activité de plaisir, pour des gens attirés par le calme et la nature. Nous n’avons ni fax ni internet encore, c’est ce côté intemporel qui plaît à nos visiteurs". Créer une maison d’hôtes c’est retrouver une vie de famille aussi. Mimi prépare une cuisine qu’elle appelle méditerranéenne, avec les produits du marché. Mais elle a aussi l’ambition de donner à sa kasbah une note artistique, autour de concerts classiques avec son mari qui a apporté son beau piano quart de queue dans la vallée du Dadès.

Le Petit Journal - Didier Bouville

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Ouarzazate - Intégration - Immigration

Ces articles devraient vous intéresser :

Combien de Marocains ont émigré à l’étranger cette année ?

À fin septembre dernier, plus de 26 000 Marocains ont émigré à l’étranger pour s’y installer et travailler, d’après le ministère chargé de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences.

Les Marocains parmi les plus expulsés d’Europe

Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».

« Comment sortir du monde ? », le premier roman poignant de Marouane Bakhti

« Comment sortir du monde ? » C’est le titre du tout premier roman du Franco-marocain Marouane Bakhti, paru aux Nouvelles Éditions du réveil en mars 2023. Il y raconte la vie, telle qu’elle vient, dans une famille biculturelle. Un récit éblouissant.

Éric Ciotti (Les Républicains) en visite au Maroc

Une délégation du parti Les Républicains, menée par Éric Ciotti, a annoncé sa visite au Maroc du 3 au 5 mai prochains dans le but de poursuivre « une relation de fraternité et de responsabilité » avec le royaume.

Ouverture exceptionnelle de la frontière entre le Maroc et l’Algérie

La frontière entre l’Algérie et le Maroc a été exceptionnellement ouverte cette semaine pour permettre de rapatrier le corps d’un jeune migrant marocain de 28 ans, décédé par noyade en Algérie.