À l’âge de 20 ans, tous les hommes entraient dans l’armée et étaient tirés au sort pour aller faire le service militaire obligatoire dans les garnisons marocaines pendant deux à six ans. « Jusqu’en 1912, les classes aisées ou disposant de capacités économiques suffisantes pouvaient éviter le service militaire à leurs enfants grâce à deux options légales : la substitution, l’envoi d’une autre personne à leur place, ou le rachat en espèces, payant à l’État des montants fixés », explique Joaquín de la Santa Cinta dans son ouvrage « La úlcera española en África. Héroes caídos en 25 años de guerra ».
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De nombreux jeunes ont été envoyés en « enfer » lors de la guerre du Rif. C’est peut-être la période la plus terrible pour ces soldats de cinquième classe. Selon l’historien Gabriel Cardona, le service militaire au Sahara et Sidi Ifni en 1956 était encore pire que le nord du Maroc. Adolfo Cano raconte sur son blog et plus tard dans son livre intitulé « Ifni 1957-198. Sin memoria histórica », l’aventure de ces soldats de cinquième classe embarqués dans cette guerre. « Cette terrible odyssée a commencé à Valence, d’où nous sommes partis à destination de Cadix dans un train avec des bancs en bois qui se faisant face », rappelle-t-il.