Les mines du Rif, du protectorat espagnol à l’indépendance marocaine

4 octobre 2022 - 14h20 - Espagne - Ecrit par : P. A

Le Maroc s’apprête à réactiver l’exploitation des mines du Rif, gisements historiques de fer, plomb et autres minerais, situées dans les environs de Nador, à la frontière de Melilla, après près de 40 ans d’inactivité.

L’exploitation de ces mines a cessé en 1984. Le Maroc veut relancer l’activité dans ces mines pour concurrencer les mines algériennes de Gara Djebilet, fait savoir El Debate, précisant que plus de 35 millions de tonnes de fer peuvent y être extraites. Ces mines du Rif datent de la présence espagnole au Maroc au XXᵉ siècle et constituaient la plus grande source de richesse du royaume à cette époque.

Les mines du Rif avaient été exploitées par des entreprises espagnoles, allemandes et françaises. Les travaux d’exploitation ont nécessité des chemins de fer pour transporter les minerais au port de Melilla où un grand quai de chargement a été achevé en 1926 afin que les wagons puissent décharger directement sur les navires. Pendant ces années-là, la région de Melilla était dominée par El Roghi qui disposait d’un important groupe armé et les compagnies minières étaient obligées de contracter avec lui pour assurer la sécurité des mines exploitées. Les habitants qui estimaient qu’on devait les payer pour l’exploitation de ces mines sur leur territoire, se sont rebellés et attaqué la construction du chemin de fer, tuant ouvriers et soldats.

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Les Espagnols pénètrent sur le territoire marocain pour rétablir l’ordre. Ainsi commença la guerre de 1909 qui durera jusqu’en 1913. Après, plusieurs entreprises ont obtenu des concessions pour l’exploitation des mines. La plus importante était la Compagnie espagnole des mines du Rif (CEMR), qui a construit une grande base à Iksane, dans la région de Guelaya, où vivaient les mineurs espagnols et les marchands qui les servaient. Il y avait aussi la Compagnie nord-africaine à laquelle participaient des capitaux français, ainsi que la société anonyme Setolazar et La Alicantina. En fin de compte, le CCRE, qui avait le monopole pour le transport des mines vers le port, est resté la seule compagnie minière.

Les gisements étaient riches et fournissaient du fer aux combattants de la guerre civile et de la Seconde Guerre mondiale. Plus de sept mille personnes y ont travaillé et extrait plus de quarante millions de tonnes de minerai. Après l’indépendance du Maroc en 1956, le CCRE a poursuivi l’exploitation jusqu’en 1968, avant la création de la Société d’exploitation des mines du Rif (SEFERIF) pour l’extraction du minerai et la Société anonyme Expéditions et transports du Rif pour le transport jusqu’au port de Melilla. Les mines ont fermé en 1984 et les installations ont été progressivement démantelées. Avec cette réouverture, les minerais seront convoyés au port de Beni Ensar en vue de développer la province de Nador.

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