Slimane Lakhlifia, un dauphin qui fait du remous

26 avril 2005 - 22h14 - Sport - Ecrit par :

Ce jeune nageur nous rappelle une certaine génération de sportifs d’origine marocaine, vivant avec leurs parents à l’étranger. Le cas des footballeurs Zairi, Chemmakh, ou du handballeur Mustapha Taj pour ne citer à titre indicatif que ces trois exemples.

Lakhlifia Slimane que nous présentons à nos lecteurs à travers ce profil est un Marocain né en France, mais qui, comme beaucoup d’autres, préfère évoluer sous les couleurs nationales rouge et vert.
Découvert par Farid El Allam, président de la Fédération Royale marocaine de natation, lors d’une sortie de la sélection du Maroc à l’étranger, celui que l’on considère aujourd’hui comme le meilleur nageur national, devient un véritable ambassadeur de la natation marocaine à l’étranger.

Un regard sur le passé de ce jeune nous permet de découvrir l’amour de Slimane pour la natation dès son jeune âge. Ses amis le surnommaient le petit poisson et ce, du fait de son aisance lorsqu’il évolue dans le milieu aquatique.
Son histoire avec la natation marocaine prend de la richesse surtout à partir des saisons 2003-2004 où il va battre plusieurs records, petits et grands bassins confondus.

Du mois d’avril 2004 à juillet de la même année, la révélation de la natation marocaine se montre très performant lors des différentes compétitions organisées par la FRMN, pour battre plusieurs records du Maroc. Nageur complet, Lakhlifia, outre son aisance dans le crawl ou la nage libre, maîtrise également la brasse, le dos ou le papillon.
Son excellent chronomètre de 3min 57sec 14 au 400 mètres 4 nages en est la preuve. Mieux encore, une telle performance, si elle est réalisée de nouveau lors de l’année qui précède les Jeux Olympiques, constituera les minima lui permettant de gagner une participation aux JO.

Pour atteindre un tel niveau, un travail de fond et de longue haleine s’impose. Cela nous a été confirmé par le président de la fédération lui-même qui nous révéla que pour disposer du nageur de la trempe de Lakhlifia, plusieurs éléments doivent être impérativement requis :
Tout d’abord, la disponibilité du nageur pour suivre un entraînement intensif d’au moins deux séances par jour.

Un encadrement technique de très haut niveau en mesure de permettre au nageur d’améliorer son rendement, un suivi médical tout au long de la préparation spécifique du nageur, et bien entendu une infrastructure sportive adéquate, voire même une motivation pour encourager le nageur à améliorer son rendement.

Autant d’atouts dont dispose Lakhlifia et que lui offre la pratique de la discipline en France, ce qui, hélas, n’est pas le cas pour le très grand nombre de nageurs évoluant au Maroc et ce, malgré les efforts de titans déployés par la fédération pour que cette discipline olympique puisse évoluer comme elle se doit.
Nous profitons de cette présentation du profil de Lakhlifia, pour donner quelques éléments afférents à la natation au Maroc.

27 clubs sont affiliés à la Fédération Royale marocaine de natation (FRMN), avec un total de quelque 3700 licenciés, toutes catégories confondues.
Les clubs les plus actifs sont comptés sur les bouts des doigts, surtout ceux qui arrivent à surmonter les difficultés auxquelles le président a fait allusion dans l’un des paragraphes de cet article. De ceux-là, nous citons les CODM, US cheminots, WAC, Club de la Justice, ADM, RCA, USM, USF, MAS, DHJ, Pharmaciens de Fès, SYB, KACM, OCK, Tétouan et C. Koutoubia.

En attendant que ces clubs aux moyens très limités dont les dirigeants attribuent l’indisponibilité des nageurs au système éducatif qui va à l’encontre de leurs ambitions, ces derniers ne perdent pas l’espoir de dénicher à travers les entraînements ou les compétitions des oiseaux rares tels que Slimane.

Ce dernier nous informe-t-on qu’il continue sa préparation en France au vu de deux importantes compétitions internationales, le championnat du monde qui se tiendra à Montréal au Canada du 20 au 31 juillet et les jeux méditerranéens l’été prochain à Almeria au sud de l’Espagne. Espérons que notre nageur soit au rendez-vous ; cela ne fera que soigner l’image de marque de notre natation aussi bien à l’échelon national que sur l’échiquier international.

Said Bouayad - Le Matin

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