Sophia Aram en tournée au Maroc

29 mars 2008 - 17h11 - Culture - Ecrit par : L.A

Grâce à son humour noir et décalé, Sophia Aram est devenue avec son premier one-man-show une humoriste à part entière. Elle finit ses représentations parisiennes aujourd’hui et décolle pour le Maroc ou elle donnera six représentations. Sophia Aram revient sur son ascension fulgurante.

C’est votre premier one-woman-show. Avant d’arriver au Trévise, vous vous produisiez dans une petite salle. Comment avez-vous vécu ce changement ?

Je ne réalise pas qu’autant de personnes viennent me voir tous les soirs. Il m’est arrivé à mes débuts de ne pas remplir mes salles. Aujourd’hui, elles sont combles. Je prends ça comme un cadeau. Ça me fait drôle de repenser à mes débuts. A l’époque, j’appelais mes copains pour qu’ils remplissent la salle lorsqu’il y avait des journalistes. Il m’est aussi arrivé de me produire devant trois personnes.

Pourquoi choisir pour sujets l’école et le suicide alors que de nombreuses personnes les ont déjà exploités ?

Ce qui m’intéressait, c’était la cellule de crise de soutien psychologique qui pouvait s’instaurer dans un établissement au moment d’un suicide. C’est quelque chose de nouveau. Je voulais montrer les différentes réactions que pouvaient avoir professeurs, parents d’élèves, élèves…

Vous avez été surveillante de collège pendant quatre ans. Est-ce cette expérience qui vous a inspirée ?

C’est avant tout mon expérience de maman d’élève qui m’a inspirée. Je pense avoir un regard plutôt tendre sur les enseignants. Quand j’étais pionne, je regardais les enseignants avec admiration, car j’étais dans un collège difficile. Lorsque mon fils a eu l’âge d’aller à l’école, j’ai découvert un autre pan du décor. On quittait la banlieue difficile pour arriver dans une banlieue plutôt bourgeoise. Les parents étaient beaucoup plus investis.

Avant de vous produire sur scène, vous accueillez les gens dans la salle, pourquoi ?

J’ai envie de créer le contact avec les gens avant qu’ils voient mon spectacle. Ce qui est drôle, c’est que des gens me proposent de l’argent parce qu’ils me prennent pour une ouvreuse (rire). Il m’arrive aussi de me faire engueuler. Parfois je me suis entendu dire « Ça fait une heure qu’on t’attend »…

Sur scène vous multipliez les personnages, au point de prendre des accents et des faciès différents à chaque fois. Comment s’opèrent ces transformations ?

Tout naturellement. Je m’investis pleinement dans chaque rôle. La gestuelle et l’émotion viennent de manière naturelle. Je n’ai jamais travaillé le faciès, il vient de lui-même.

Pensez-vous déjà à votre prochain spectacle ?

Je réfléchis à des thèmes. Traiter de la religion m’intéresse. Mais mon but n’est pas de choquer qui que ce soit.

Vous interdisez-vous certains thèmes ?

Oui, tout ce qui peut blesser les gens. Lorsque je parle de la mort, je ne ris pas du suicide mais des réactions des gens. Dans le spectacle je dis : « Heureusement qu’elle n’avait pas de gamin, ça aurait fait des orphelins. » C’est quelque chose que j’ai déjà entendu à un enterrement, c’est tellement aberrant !

Vous arrêtez ce soir vos représentations parisiennes…

Je pars pour le Maroc jouer six dates. J’ai ensuite des dates en province. Je serai au Festival d’Avignon en juillet et reviens au mois de septembre au Trévise jusqu’à fin décembre.

Source : France Soir - Ingrid Bernard

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