A bord du « Marrakech Express », les Marocains rentrent au pays

26 novembre 2007 - 16h23 - Maroc - Ecrit par : L.A

Tous les ans, des centaines de milliers de familles d’immigrés marocains rentrent pour l’été « au pays ». Nombreuses sont celles qui empruntent, pour ce faire, la voie maritime via la ligne Sète-Tanger. C’est l’occasion, pour ces dernières, d’employer les trente-six heures de la traversée à interroger leur mektoub (destin). Toujours bondés, les bateaux permettent de dessiner un paysage de l’immigration composé de touches d’une grande diversité, loin de toute image généralisante d’une prétendue « communauté maghrébine ».

Les essieux grincent, les pots d’échappement raclent le sol, et de nombreuses galeries croulent sous un amas d’objets recouverts de bâches bleues ou vertes. Que cachent-elles ainsi ? « Des frigidaires, des vélos, des machines à laver, des échelles, des brouettes, plein d’ustensiles achetés aux puces que les Français jettent dès qu’ils ne marchent plus, mais que nous, nous n’hésitons pas à réparer », s’amuse Samia, une jeune économiste d’Agadir, de retour d’un voyage de noces en France. « Pour nous, les Marocains du Maroc, poursuit son mari, c’est toujours prestigieux d’avoir un parent qui travaille en France. Quand il arrive avec sa voiture chargée devant notre maison, au village, c’est la fierté vis-à-vis des voisins. »

Mercredi 4 juillet, jour de grands départs. Depuis l’aube, voitures et fourgonnettes se sont sagement alignées sur le vaste parking du port de Sète. Dotées de plaques d’immatriculation françaises, principalement, mais aussi belges, néerlandaises, italiennes ou allemandes, toutes sont lourdement chargées. A 18 h 45, la dernière fourgonnette a réussi à pénétrer dans le ventre du ferry, les épaisses cordes sont détachées des bittes d’amarrage, les hélices soulèvent une vase marron des profondeurs du petit port (1). Avec seulement trois quarts d’heure de retard, le Marrakech Express démarre enfin.

La traversée devrait durer trente-six heures : on part le soir, on passe une journée complète en mer, puis une seconde nuit. L’arrivée à Tanger a lieu le surlendemain, au matin. A bord, les horloges marquent 17 h 45. Une heure étrange (il est 16 h 45 à Tanger, 18 h 45 en France). Une heure de l’entre-deux, heure d’un espace incertain entre l’Europe et l’Afrique. Sur les ponts, les enfants courent, excités par la découverte du bateau et de ses multiples cachettes. Pour la traversée du 4 juillet, le Marrakech Express est absolument bondé. Dès la fin mars, il n’était plus possible de trouver une seule place pour cette date. Pas plus que pour les suivantes du mois de juillet. En août, c’est dans l’autre sens que les places deviennent introuvables.

A peine ses bagages posés dans sa cabine, Naïma est venue s’asseoir dans le « Médina », un des deux salons dont dispose le bateau. La mer est calme, une brise vient enfin rafraîchir l’air de cette chaude journée. D’un œil distrait, la jeune femme regarde une émission du type « Nouvelle star » diffusée par la chaîne de télévision marocaine 2 M, captée par satellite. Les présentateurs y parlent indifféremment français et arabe. Tout comme les jeunes chanteurs, avec l’anglais en plus. « C’est bien qu’ils parlent aussi français, parce que je ne comprends quasiment pas l’arabe, confie cette Versaillaise de 32 ans, née en France de parents marocains. Comme tous les étés depuis trente-deux ans on rentre chez nous, avec ma famille. » Chez qui ? « Ben... chez nous, au Maroc. Chez moi, c’est les deux. Je suis 50-50. Française et Marocaine. Je suis bien adaptée en France, contrairement à ce qu’on peut entendre. En fait, je suis Berbère d’origine. Mais, pour moi, je suis Arabe. Quand on dit Arabe, ça regroupe tous les pays orientaux. »

Connaît-elle la différence entre Arabes et Berbères ? « Non, franchement, je ne me suis jamais posé la question. » Un homme s’approche, un chaleureux sourire glissé derrière des moustaches grises soigneusement taillées. C’est le père de Naïma. Originaire de Beni Mellal, il est arrivé en France en 1966. Ouvrier dans des usines chimiques, puis de peinture, il travaille aujourd’hui à Dijon, dans la production de la moutarde Maille. Il explique à sa fille : « Les vrais habitants du Maroc sont les Berbères, répartis en trois catégories : ceux du Sous, ceux du Rif et ceux de l’Atlas. Les Arabes sont venus après. » Les raisons de son émigration ? « En 1956, lorsque les Français ont quitté le Maroc, le pays était à zéro : pas de cadres, pas d’industrie, pas de routes... Chez moi, nous étions cinq enfants, et mes parents n’avaient pas les moyens. Notre père nous a dit : “la porte est ouverte.” Et, en France, le travail ne manquait pas... »

Naïma a voté François Bayrou au premier tour et Ségolène Royal au second. « Mais je suis contente que Sarkozy soit président ! Par exemple, sur les récidivistes : qu’ils soient majeurs ou mineurs, ils écopent pareil. C’est bien, ça ! » Son père n’a jamais fait de demande de naturalisation. « Je suis bien comme ça : je travaille, je paie mes impôts, je suis vice-président d’une association. Mais je ne vote pas. Par contre, j’ai poussé mes enfants à s’investir. J’ai même une fille conseillère municipale ! » Naïma, elle, est fonctionnaire de police. Un de ses frères est cadre chez Orange, un autre éducateur sportif, une sœur est infirmière... « On a tous eu une bonne éducation. Faut arrêter les amalgames : les drogués, les délinquants, les voitures brûlées... Tout ça, c’est un problème de parents ! »

Son père n’est pas tout à fait d’accord : « Il y a aussi un problème du côté de la loi. J’ai un ami qui a tapé sur sa fille de 14 ans parce qu’elle avait volé 30 francs. Arrivé à la maison, il a dégrafé son ceinturon et lui a mis une bonne raclée. Et qu’a fait la justice ? Elle lui a flanqué dix-huit mois de prison ! Comment voulez-vous que les pères tiennent leurs enfants s’ils se font condamner quand ils les punissent ? »

Le soir tombe sur l’horizon. A 19 h 30 (heure du bateau), une voix féminine invite les passagers de la classe « confort » à se rendre dans la salle du restaurant. Les passagers sont divisés en deux catégories distinctes : ceux de la classe « confort » et ceux de la classe « tourisme ». Les premiers logent dans des cabines avec hublot, pour deux ou quatre personnes, et vont dîner dans le restaurant, avec serveurs et nappes de coton. Les seconds dorment dans des cabines de quatre sans hublot, ou pire, dans la salle « Pullman », sur des fauteuils inclinés. Pour les repas, ils doivent se contenter de la cafétéria, avec ses plateaux légèrement graisseux. Quelle que soit la cabine, hommes et femmes sont toujours séparés, sauf si la famille a payé pour les quatre lits.

Stéphane, sa femme Chadia et leur fils Enzo ont été placés par le chef de salle à la table 27. Elle, grande Marocaine au visage timide malgré des cheveux blonds décolorés et un tee-shirt extrêmement échancré, mange très peu. Stéphane, jeune pompier de la Côte d’Azur, explique qu’ils viennent au Maroc tous les ans depuis les dix années qu’ils sont mariés. « C’est un véritable plaisir. » Il chuchote : « Vous savez, les Arabes du Maroc n’ont rien à voir avec les Arabes des banlieues. Ils sont respectueux. » On parle politique. Lui : « Je suis content que Sarko soit passé. A condition qu’il tienne ses promesses. » Puis d’ajouter : « J’ai des collègues qui sont racistes et qui votent Le Pen, cela ne m’empêche pas de les inviter à la maison. » Elle : « Moi, je n’aime pas. Je suis d’accord pour nettoyer les banlieues au Kärcher. Mais je n’oublie tout de même pas que je suis arabe. »

Déjà, les passagers s’installent pour la nuit. Ceux de la salle « Pullman » étalent matelas et couvertures au sol, entre les rangées de fauteuils et les couloirs avoisinants. Plus tard, lorsque tout le monde dort, un homme prend quelques photos de ces migrants serrés les uns contre les autres, à même le plancher, emmitouflés dans des tissus bariolés. Aussitôt un agent du bateau s’interpose, expliquant qu’il est interdit de photographier les passagers. « C’est n’importe quoi ! confie Hamid (2), un autre membre de l’équipage. La vérité, c’est que la Comanav [la compagnie qui affrète le bateau] joue sur l’image d’une société publique au service des MRE . Et elle ne veut pas qu’on sache de quelle façon elle traite ses compatriotes. »

Jeudi 5 juillet. La journée s’écoule paisiblement au rythme des repas. Un groupe d’adolescents venus des quatre coins de France a fait connaissance la veille, dans la salle « Kasbah », transformée en discothèque. « C’était trop nul, il n’y avait personne, soupire Nadia, 19 ans, mosellane de Behren-lès-Forbach. Mais, ce soir, je vous jure, ça va être blindé ! » Femme de ménage dans une usine en Allemagne, juste de l’autre côté de la frontière, elle déborde d’énergie. A la rentrée, elle veut reprendre des études, pour « quitter son boulot pourri ».

Née en France, Nadia parle aussi parfaitement l’arabe et le berbère. « Cette année, je voulais aller en Sicile avec des copains. Mais ma mère m’a dit : “Gem’hi balizteq, radyin al maghrib, ou baraka men sdah !” » Traduction de l’intéressée : « Va préparer tes valises, on part au Maroc. Et arrête tes conneries ! » Salima, 15 ans, née en Corse, pouffe de rire : « Les Français, tous les ans, ils fêtent Noël. Nous, tous les ans, on va au Maroc ! »

Farid, 18 ans, vient d’achever un bac pro à Port-Saint-Louis-du-Rhône. « Mon problème, c’est que mes parents ne m’ont jamais parlé arabe. Alors, quand je suis au Maroc en vacances, je galère. » « C’est même pire que ça », s’énerve Issam, 21 ans, élevé au Maroc jusqu’à l’âge de 14 ans par sa mère, puis venu rejoindre son père, grutier depuis quarante-cinq ans en Isère : « Un été, je suis retourné dans le quartier où j’avais grandi. Un quartier très pauvre de Fès. Au détour d’une rue, un mec sort un couteau de cuisine et me demande de lui donner ma sacoche et mon tee-shirt. Je lui donne, puis je lui dis : “Dis-moi, Essrine, tu ne me reconnais pas ? C’est moi, Issam, on a joué au foot pendant dix ans, dans la rue d’à côté.” Soudain, ce vieux copain du quartier m’a reconnu, il a lâché son couteau et mes affaires, et il s’est mis à pleurer. »

Le pont arrière, sur lequel les jeunes sont installés, rassemble une bonne partie des passagers. Un bar modeste propose des thés à la menthe trop infusés et des bières bien fraîches (à 3 euros la bouteille). Sous un soleil accablant, une musique criarde s’échappe des haut-parleurs. Arrive alors le sujet incontournable : les relations entre filles et garçons. Nadia : « Je ne suis pas raciste, mais, franchement, moi, c’est les Arabes qui m’attirent. Je suis déjà sortie avec un Français, mais c’est pas le même délire. Et puis un Français, il te comprend pas. Il demande toujours pourquoi il faut se cacher. » Leila, 16 ans, vit dans la cité phocéenne : « A Marseille, les Arabes, ils craignent. En plus, moi, ce que j’aime, ce sont les “emos” [garçons – ou filles – avec cheveux longs et piercings]. » Farid : « Moi, c’est Arabes ou Françaises. Mais plutôt Arabes. Avec la Française, au départ, ça va être bien, mais après ça va me saouler. Alors qu’avec une Arabe c’est pas pareil. Et puis la Française, après une semaine, elle veut déjà te présenter à ses parents. Alors qu’avec l’Arabe y a pas le risque. » Salima : « J’ai eu pendant trois ans un copain corse. Je mangeais corse, je buvais corse, je parlais corse... Sauf le cochon ! Parce que je mange halal. » Personne, dans le groupe, ne mange de porc. Tous boivent de l’alcool, fument des cigarettes et font le ramadan. « Pourquoi je ne le ferais pas ? interroge Nadia. Ça fait partie de ma religion. Mes parents ne m’ont jamais obligée, mais on est dans l’ambiance, tout le monde le fait dans le quartier. » Quant à boire, c’est top secret ! « Si mes parents le savent, ils m’enlèvent direct du livret de famille ! »

Pendant que les jeunes se racontent leurs histoires, les parents tuent le temps dans un des deux salons. Le père de Nadia est attablé depuis deux heures autour d’un café. Il discute avec Misbah, qui vient de la même ville que lui, Khenifra, entre Meknès et Marrakech. « Tous les deux, nous avons été recrutés par M. Mora, l’envoyé des Charbonnages de France (3). Direct au fond des mines de Lorraine. Au début, on touchait 1 500 francs par mois, alors qu’au Maroc on en gagnait au maximum 1 000. Quand je suis parti j’avais l’idée qu’à la retraite je rentrerais au Maroc. Mais maintenant que je suis à la retraite, impossible de partir, mes enfants sont encore à l’école. » Et quand le dernier aura quitté le foyer ? « Je resterai quand même en France, rigole le père de Nadia. Car mes enfants y sont. Si je suis là-bas, je penserai toujours à eux. » Vêtues chacune d’une djellaba bleu ciel et d’un foulard blanc, sa femme et celle de Misbah partagent la table d’à côté. Malgré trente ans de présence en France, elles ne parlent que très difficilement le français. Sont-elles heureuses de vivre à Behren-lès-Forbach ? Sans répondre, les deux hommes rient, les yeux plissés.

C’est l’après-midi, il fait chaud. Soudain très proches, des landes de terre apparaissent : ce sont les îles Baléares. Les serveurs du restaurant viennent griller quelques cigarettes à l’arrière du pont inférieur. Mohamed, cheveux noirs crépus et yeux verts en amande, travaille sur le Marrakech Express depuis trois ans. Il a ainsi vu défiler des dizaines de milliers de MRE, dans les deux sens. « Les Marocains de l’étranger sont pointés du doigt des deux côtés : dans leur pays d’accueil, où ils sont considérés comme des immigrés. Et, au Maroc, quand ils reviennent pour les vacances, ils se font traiter de “zmigris”, ce qui veut dire “immigrés” aussi ! » Son collègue ajoute : « Pour les vacances, ils viennent avec leur belle voiture, pour frimer, en faisant croire qu’ils vivent avec 5 000 euros par mois. Alors que tous les Marocains savent qu’ils en bavent. » Puis Mohamed reprend : « Les Français, ils sont venus vider l’Afrique de ses richesses, et maintenant ils disent aux immigrés venus travailler honnêtement : “vous n’avez rien à faire ici.” Mais eux, qu’est-ce qu’ils avaient à faire en Afrique ? »

Mohamed a grandi sur la plage de Mohammedia. « Mon père est un barbu, ma sœur est toute voilée, et moi qui buvais à la maison ! J’ai dû partir... » Cela ne l’empêche pas d’être un musulman convaincu et de dénoncer la vision négative de l’islam véhiculée en Occident : « Les médias sont responsables de cette mauvaise image, et en particulier les lobbys juifs. Je suis évidemment contre tuer des innocents au nom de l’islam. Mais les tours du World Trade Center : on dit qu’il y avait plusieurs milliers de juifs qui y travaillaient et, comme par hasard, aucun d’entre eux n’était présent le jour de l’attentat (4)... »

Incognito, deux hommes ont été placés à bord par la police française. Ce sont des « reconduits » (5), comme les appellent les membres de l’équipage. « Le ministère de l’intérieur a passé un accord avec la Comanav, explique Grégory, un agent d’Euromer, l’agence de voyage émettrice de la plupart des billets. Une cabine de deux personnes est réservée en permanence aux reconduits à la frontière. Et sur le Marrakech, ce sont deux cabines, au cas où il y aurait des femmes. » Dans quelle cabine se trouvent ces deux hommes ? « Je ne peux pas vous le dire, répond le commissaire de bord, visiblement gêné que le sujet soit abordé. Mais ils ne sont pas enfermés, ils ont le droit de circuler librement. » Aucun policier français ne les accompagne.

« Sur le Marrakech, ils voyagent enfermés dans leur cabine, n’en affirme pas moins Grégory. Parce qu’il y a deux ans l’un d’entre eux a sauté à la mer, à trois kilomètres des côtes. On a pu le repêcher, mais il a fallu stopper les machines et le bateau a subi un très fort retard. » D’où vient la gêne du commissaire ? « Les équipages ont un peu honte de participer à ces expulsions de compatriotes, avance l’agent d’Euromer. Et ces cabines sont facturées plein pot à l’Etat français. » Au moment de passer à table pour le dîner, une soudaine houle agite le bateau. Le personnel s’affaire dans tous les sens et distribue des petits sacs en papier.

Jeudi soir, minuit, salon « Médina ». La salle est comble. Sur une petite estrade, un homme joue du violon et chante des airs de chaâbi dans un micro qui résonne. A ses côtés, en guise d’orchestre oriental, un homme pianote sur un synthétiseur. Le père de Naïma est là. Il se détend, vêtu d’une superbe djellaba aux reflets brun argenté. « En France, je n’oserais pas sortir comme cela dans la rue. Je suis en France, je fais comme les Français. Mais, ici, sur le bateau, c’est déjà un peu le Maroc. » Même les jeunes, déçus par le manque d’ambiance dans la discothèque « Kasbah », viennent écouter la musique « des vieux ». Sur la petite piste, un homme saoul danse avec des mouvements effrénés, attirant autour de lui quelques femmes amusées. Les spectateurs sourient. Avant d’aller se coucher, le père demande : « J’aimerais que vous mettiez ceci dans votre journal : quand je suis arrivé en France, dans les usines, chez Citroën, chez Simca, les machines étaient encore à vapeur, de l’huile bouillante giclait de partout. Et qui les faisait marcher ? Que des étrangers. Pour la construction des ponts et des autoroutes, c’était la même chose. Et aujourd’hui que tout est modernisé, que nous avons donné à la France toute la force de nos 20 ans, ils ne veulent plus de nous ! Ils disent qu’on vient manger leur pain. Ce sont des mots insupportables... »

Vendredi 6 juillet, 10 heures (heure marocaine). En raison d’une mer un peu agitée, ce n’est qu’après quarante et une heures de mer que Tanger apparaît enfin au loin. On dépasse à peine la pointe de Gibraltar qu’un vent fouette le bateau. On a du mal à réaliser qu’on touche ici le premier rivage de l’Afrique. Tanger s’approche. Au centre du paysage, superbe, un immense minaret carré domine la ville. A droite, les maisons blanches de la Kasbah et de la médina dégringolent en cascade vers le rivage. A gauche, le long de la plage, des immeubles modernes, surgis par dizaines en moins d’une décennie, annoncent d’imminents bouleversements. Dans moins d’un an, le nouveau port, immense, accueillera les premiers cargos venus de Chine. C’est là-bas aussi que le Marrakech Express accostera, à 40 kilomètres de Tanger. Avant d’aller récupérer sa voiture dans la cale, Zineb, professeure d’économie à Toulouse, laisse son regard glisser sur les collines arides des contreforts du Rif : « L’intérêt du bateau sur l’avion, c’est qu’il permet une acclimatation progressive. On renoue doucement avec ses origines. »

Le Monde Diplomatique - Aurel et Pierre Daum.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Tanger - Opération Marhaba 2024 - MRE

Ces articles devraient vous intéresser :

Emmanuelle Chriqui : Une voix marocaine contre l’antisémitisme

À l’heure où la guerre fait rage entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, l’actrice canadienne d’origine marocaine Emmanuelle Chriqui dénonce le déferlement d’antisémitisme.

Jet-skis, bateaux de plaisance... que dit la douane marocaine ?

La douane marocaine a mis en place un régime d’admission temporaire pour les moyens de transport maritimes privés, en particulier les bateaux de plaisance, appartenant à des personnes résidant à l’étranger.

Le dilemme des MRE : vendre leurs biens ou se soumettre à l’échange fiscal

Des Marocains résidant à l’étranger (MRE) appellent à la suspension de l’accord multilatéral sur les échanges de renseignement automatiques des comptes financiers.

Marocains du monde : est-il interdit d’introduire des médicaments au Maroc ?

Les services de la Douane marocaine interdisent l’introduction au Maroc de médicaments, sauf pour les besoins personnels. A cet effet, certaines dispositions doivent scrupuleusement être respectées.

Douane marocaine : voici le guide des MRE 2023 (à télécharger)

L’Administration des Douanes et impôts indirects a récemment dévoilé son nouveau guide dédié aux Marocains résidant à l’étranger.

Le Maroc compte sur ses consulats pour protéger les enfants de MRE

Des actions seront mises en place pour contrer les problèmes liés au retrait de la garde des enfants des ressortissants marocains par les services sociaux de divers pays européens, a promis le ministre marocain des Affaires étrangères, de la...

Les transferts de fonds des MRE augmentent de 46,3 % à fin janvier 2023

Les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont connu une hausse significative de 46,3 % à fin janvier 2023, atteignant plus de 9,22 milliards de dirhams, selon les données publiées par l’Office des changes. Cette...

Les Marocains du monde, au cœur d’une importante réunion à Rabat

Le Premier ministre marocain, Aziz Akhannouch, a présidé la dixième réunion de la Commission ministérielle dédiée aux Marocains résidant à l’étranger (MRE)à Rabat hier, jeudi. Dans le cadre de cette réunion, il a mis en avant l’engagement du...

Opération Marhaba 2023 : des billets moins chers pour les MRE ?

Considérant le coût élevé des billets de bateau, le groupe parlementaire du Parti Authenticité et Modernité (PAM) a demandé au gouvernement de prendre des mesures pour faciliter l’arrivée des Marocains résidant à l’étranger (MRE) dans le cadre de...

Meurtre de Malak : des traces d’agressions sexuelles révélées par le médecin légiste

Lors d’une conférence de presse donnée jeudi par le parquet de Liège, des révélations choquantes ont été faites sur le meurtre de Malak, la jeune adolescente de 13 ans tuée par Olivier Theunissen, un Sérésien de 37 ans. Le médecin légiste a en effet...