Un Marocain à un haut poste d’Al Qaïda

13 mars 2007 - 00h00 - Maroc - Ecrit par : L.A

Le Maroc aurait certainement espéré un meilleur coup de pub que celui-là, quelque temps seulement après le procès des auteurs présumés des attentas terroristes de Madrid de mars 2004.

Un marocain originaire de Tétouan, Abelaziz Z., alias Abou El Baraa pour les intimes, vient en effet, selon toute vraisemblance, d’être désigné pour siéger au sein du Conseil Consultatif de l’Organisation Al Qaïda aux pays du Maghreb islamique (ex GSPC, dite aussi Al Qaïda Maghreb), une instance de haute-décision dans l’organigramme de la nébuleuse intégriste.

Cette nomination a créé de nouveaux remous au sein des services sécuritaires internationaux. Ceux-ci estiment en effet que c’est là une nouvelle preuve du resserrement des liens entre les organisations terroristes islamistes à travers le monde et notamment au Maghreb.

Le Conseil Consultatif d’Al Qaïda Maghreb, dont le QG se trouve dans le sud-est algérien, se composerait de 16 membres, parmi lesquels, mise à part “la nouvelle recrue” marocaine Abou El Baraa, des Tunisiens, des Algériens et des Libyens, sous la direction de l’Algérien Abdelmalek Droukdal, alias cheikh Abou Moussaab Abdel Ouadoud. Ce dernier prévoirait une toute nouvelle stratégie pour Al Qaïda au Maghreb, stratégie qui tiendra désormais compte de la nouvelle donne sécuritaire mondiale et s’attachera « à ne pas reproduire les erreurs du passé ». Les services sécuritaires marocains, la CIA et les renseignements belges, desquels émaneraient ces informations, auraient par ailleurs débusqué de nouveaux camps d’entraînement militaires d’Al Qaïda en Mauritanie à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Nouakchott, mais aussi au Tchad, en Algérie et au Mali.

Al Qaïda Maghreb prévoirait même l’ouverture d’un autre camp similaire dans le Sahara marocain, ce qui expliquerait la vigilance accrue des autorités du Royaume dans les provinces du Sud. Une union terrible et terrifiante... Les “frères maghrébins unis” doivent certainement, à l’heure qu’il est, se réjouir d’avoir réussi là où leurs pays respectifs ont échoué.

Agadir, des adolescents poursuivis en justice pour fabrication de jouets explosifs

Une affaire détonante, c’est le moins qu’on puisse dire, secoue l’opinion publique gadirie. Le Procureur général du Tribunal de première instance de la ville a en effet décidé le 26 février 2007 de déférer 6 adolescents, âgés de 14 à 21 ans, devant le Tribunal militaire de Rabat pour fabrication de jouets explosifs.

Les collégiens et lycéens en question ont été arrêtés par les éléments de la Police judiciaire d’Agadir dans la soirée du samedi 24 février 2007 puis transférés devant le Procureur général pour « dommages causés à un établissement d’intérêt public ». Les mis en cause montaient les engins explosifs incriminés à partir de papier aluminium, qu’ils introduisaient par la suite dans des bouteilles hermétiques après y avoir ajouté un liquide acide. La combinaison chimique des deux minéraux aboutissait alors, dans certains cas, à une détonation une fois la bouteille jetée. Lors de leur interrogatoire, ils ont avoué avoir déjà fabriqué auparavant ce genre de jouets pendant la fête d’Achoura et, par amusement, en avoir lancé quelques uns dans la cour de leur établissement scolaire, créant un moment d’affolement et semant la panique parmi leurs camarades et professeurs.

Le Procureur général du Tribunal de première instance d’Agadir a ainsi estimé que cette affaire ne relevait pas des compétences de sa juridiction du moment que des engins explosifs étaient en jeu. Décision légitime, paranoïa ambiante ou simple « coup de paresse » ? Les Gadiris, en premier lieu les jeunes accusés et leurs familles, s’attendaient probablement à des sanctions disciplinaires de la part de la direction de leur école ou, au pire des cas, à une peine de prison pour délit civil. Et certainement pas à ce que leurs jeux de récré inédits soient montés en « affaire de sécurité intérieure ».

Maroc Hebdo - M.I.

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