Union du Maghreb arabe, les ambitions de Kadhafi

18 avril 2003 - 10h41 - Monde - Ecrit par :

Le chef de l’Etat libyen tente de profiter de la querelle qui oppose le Maroc à l’Algérie pour s’imposer dans la région. Le report sine die du sommet de l’Union du Maghreb arabe (UMA), qui devait se tenir les 21 et 22 juin à Alger, a été ressenti comme un camouflet dans la capitale algérienne.

Tout était fin prêt, et le comité de suivi, chargé de préparer les travaux, était à pied d’œuvre depuis plusieurs jours déjà. Ce report - officiellement demandé par Muammar Kadhafi, en concertation avec le président tunisien, Zine el-Abidine Ben Ali - était pourtant prévisible.

L’affaiblissement de l’Algérie ne peut que servir Kadhafi, ses atouts sonnants et trébuchants faisant le reste

Le sommet ne pouvait se tenir dès lors que le roi du Maroc décidait de ne pas en être. Or le Maroc a gelé sa participation aux travaux de l’UMA depuis 1995 à cause de la question du Sahara, qui empoisonne depuis de nombreuses années les relations algéro-marocaines. Et la venue à Alger du souverain chérifien était d’autant plus improbable qu’il posait - et pose toujours - comme préalable à sa participation la réouverture des frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc. Ce à quoi l’Algérie rétorque que cela ne pourra se faire que dans le cadre d’une discussion globale sur tous les dossiers de coopération. En attendant, les autres capitales maghrébines tentent de profiter de la querelle qui oppose les deux « grands » de la région. Pour le président mauritanien, Maaouya Ould Taya, le report du sommet est une véritable aubaine. Moins à cause de sa solidarité avec le Maroc sur la question du Sahara - la Mauritanie espère toujours avoir une partie de ce territoire - que parce qu’il a ainsi évité de se retrouver face à Kadhafi. Le président libyen ne lui a, en effet, pas pardonné la normalisation des relations diplomatiques de son pays avec Israël.

Kadhafi, de son côté, nourrit toujours de grandes ambitions pour son pays, qu’il aimerait bien voir jouer un rôle de premier plan au Maghreb comme dans le monde arabe. D’autant qu’il a cessé, pour les Occidentaux, d’être infréquentable. L’affaiblissement de l’Algérie ne peut que le servir, ses atouts sonnants et trébuchants faisant le reste. Quant à la Tunisie, elle a toujours su agir avec pragmatisme.

L’Express

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