
Maroc : quand les scorpions tuent
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Face à la multiplication des cas de piqûres de scorpions et de morsures de serpents provoquée par la vague de chaleur intense – 40 à 45 degrés – qui touche plusieurs régions du Maroc, plusieurs acteurs de la société civile réclament l’approvisionnement des établissements de santé en quantités suffisantes d’anti-venins, ainsi que le renforcement du nombre d’ambulances en service dans les zones éloignées de ces établissements.
« Les importantes précipitations enregistrées avant l’été, essentiellement en mars et avril, ont contribué à une forte prolifération de plusieurs espèces de faune sauvage, de scorpions et de reptiles dans de nombreux douars, villages et périphéries urbaines […] Cela est naturel dans le cadre des équilibres écologiques », a alerté le coordinateur national de la Coalition civile pour la montagne auprès de Hespress. Selon lui, cette réalité impose un renforcement des mesures de précaution cette année, aussi bien de la part des citoyens que des autorités, qu’il s’agisse de sensibilisation ou de la mise à disposition de soins et de services de santé de base.
Face à cette réalité, le responsable a conclu qu’« il faut fournir d’urgence des quantités suffisantes d’anti-venins, absents dans plusieurs dispensaires, et éviter toute rupture d’approvisionnement dans un contexte de prolifération accrue des reptiles cette année. […] L’adaptation des scorpions, des serpents et autres aux variations climatiques doit être accompagnée d’une adaptation des interventions et services de santé ».
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Un acteur civil de la commune d’Ounain, dans la province de Taroudant, confirme : « les précipitations enregistrées quelques semaines avant la montée des températures cette année ont provoqué une multiplication des scorpions et des serpents. […] Ils sont très nombreux […] Cela a entraîné une augmentation du nombre de cas de morsures dans la région ». Il a confié qu’il a été lui-même récemment victime d’une morsure de serpent, et qu’il a dû se rendre à l’hôpital d’Agadir. « Une fillette de la commune rurale de Tizi N’test, dans la même province, a également été mordue par un serpent », a-t-il fait savoir.
Cet ancien coordinateur provincial de l’Association marocaine de secours civil a en outre confié que lorsqu’il était en poste, il avait réclamé à plusieurs reprises au conseil provincial de fournir un sérum antivenin ainsi que des vaccins contre la rage canine, mais ces requêtes sont restées lettre morte. Le conseil « alloue effectivement un budget pour traiter cette problématique, mais les bénéficiaires dans les zones concernées restent peu identifiables », a-t-il ajouté, soulignant que « ce sujet, dans toutes les zones rurales et montagneuses, n’a pas encore reçu l’attention qu’il mérite ; certains en sont morts et d’autres ont gardé des séquelles graves à la suite de ces morsures au cours des dernières années ».
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