Condamné puis incarcéré à la suite de l’audience. Suite aux renseignements que sa compagne a fournis aux gendarmes, un jeune marocain de 25 ans a été interpellé en pleine rue de la ville de Saint-Gilles-Croix-de-Vie le 28 avril alors qu’il promenait son enfant – un bébé – en poussette, rapporte Actu.fr. Dès qu’il a aperçu les forces de l’ordre, il s’est caché à l’arrière d’un arbre abandonnant la poussette sur un parking. Il y dissimule son sac qui contient du cannabis. Lors d’une perquisition à son domicile, les enquêteurs ont saisi deux balances, quelques grammes de cannabis, un caillou de 15 gr de cocaïne et de l’argent liquide en coupures de 10 et 20 €.
Le prévenu comparaît vendredi devant le tribunal. Lors de l’audience, il indique à la présidente Émilie Rayneau « être consommateur mais pas revendeur. J’ai juste dépanné trois ou quatre connaissances ». Des déclarations contredites par des personnes interrogées qui ont confirmé qu’il leur vendait des stupéfiants. Le procureur de la République Eric Bret émet des réserves concernant les déclarations du prévenu. « Ce ne sont pas de simples dépannages, les conversations téléphoniques sont sans équivoque. Vous dites consommer quelque 700 € de drogue par mois. Avec quel argent vous pouvez vous payer une telle consommation sans dealer ? », lui a-t-il demandé. Le prévenu dit « être autoentrepreneur, acheter des véhicules, les réparer, les revendre à des garagistes ».
Le procureur de la République est persuadé que le mis en cause s’investit dans le trafic de drogue. Ce Marocain qui est arrivé du Maroc en février 2015 est connu des services de la justice. Sa première condamnation remonte à décembre de la même année. Son casier judiciaire porte 10 autres mentions. Sans oublier plusieurs mandats de dépôt. Sa compagne a également porté plainte contre lui pour violences conjugales. Eric Bret a requis une condamnation à hauteur d’un an de prison et la révocation totale du précédent sursis mise à l’épreuve de six mois prononcé en décembre 2019. Aussi, a-t-il requis le mandat de dépôt avec à sa sortie de prison une exclusion du territoire national.
« Oui, il consomme, dépanne parfois, mais on est loin d’un gros trafic. Il a une activité officielle depuis janvier. Il a été élevé jusqu’à sa majorité dans son pays natal par une grand-mère puis une tante, ses parents étant venus en France alors qu’il avait 6 ans et qui ne l’ont pas emmené avec eux. Il n’y a aucun élément de radicalisation comme cela a pu être évoqué, il est simplement musulman pratiquant. Sa compagne veut simplement se débarrasser de lui », a déclaré Manuela Riteau, avocate de la défense.
Le verdict est tombé : le prévenu a écopé de huit mois de prison. Le tribunal a révoqué le sursis mise à l’épreuve. En conséquence, il purgera une peine totale de 14 mois de prison, et a été déjà incarcéré. Seule note positive pour le jeune marocain : il ne sera pas expulsé du territoire national.