Vendée : un Marocain évite de peu son expulsion au Maroc

2 mai 2021 - 20h20 - France - Ecrit par : S.A

La justice a condamné un Marocain de 25 ans résidant à Saint-Gilles-Croix-de-Vie à 14 mois de prison ferme pour trafic de cannabis et de cocaïne. Il a été conduit en maison d’arrêt à l’issue d’une comparution immédiate, vendredi.

Condamné puis incarcéré à la suite de l’audience. Suite aux renseignements que sa compagne a fournis aux gendarmes, un jeune marocain de 25 ans a été interpellé en pleine rue de la ville de Saint-Gilles-Croix-de-Vie le 28 avril alors qu’il promenait son enfant – un bébé – en poussette, rapporte Actu.fr. Dès qu’il a aperçu les forces de l’ordre, il s’est caché à l’arrière d’un arbre abandonnant la poussette sur un parking. Il y dissimule son sac qui contient du cannabis. Lors d’une perquisition à son domicile, les enquêteurs ont saisi deux balances, quelques grammes de cannabis, un caillou de 15 gr de cocaïne et de l’argent liquide en coupures de 10 et 20 €.

Le prévenu comparaît vendredi devant le tribunal. Lors de l’audience, il indique à la présidente Émilie Rayneau « être consommateur mais pas revendeur. J’ai juste dépanné trois ou quatre connaissances ». Des déclarations contredites par des personnes interrogées qui ont confirmé qu’il leur vendait des stupéfiants. Le procureur de la République Eric Bret émet des réserves concernant les déclarations du prévenu. « Ce ne sont pas de simples dépannages, les conversations téléphoniques sont sans équivoque. Vous dites consommer quelque 700 € de drogue par mois. Avec quel argent vous pouvez vous payer une telle consommation sans dealer ? », lui a-t-il demandé. Le prévenu dit « être autoentrepreneur, acheter des véhicules, les réparer, les revendre à des garagistes ».

Le procureur de la République est persuadé que le mis en cause s’investit dans le trafic de drogue. Ce Marocain qui est arrivé du Maroc en février 2015 est connu des services de la justice. Sa première condamnation remonte à décembre de la même année. Son casier judiciaire porte 10 autres mentions. Sans oublier plusieurs mandats de dépôt. Sa compagne a également porté plainte contre lui pour violences conjugales. Eric Bret a requis une condamnation à hauteur d’un an de prison et la révocation totale du précédent sursis mise à l’épreuve de six mois prononcé en décembre 2019. Aussi, a-t-il requis le mandat de dépôt avec à sa sortie de prison une exclusion du territoire national.

« Oui, il consomme, dépanne parfois, mais on est loin d’un gros trafic. Il a une activité officielle depuis janvier. Il a été élevé jusqu’à sa majorité dans son pays natal par une grand-mère puis une tante, ses parents étant venus en France alors qu’il avait 6 ans et qui ne l’ont pas emmené avec eux. Il n’y a aucun élément de radicalisation comme cela a pu être évoqué, il est simplement musulman pratiquant. Sa compagne veut simplement se débarrasser de lui », a déclaré Manuela Riteau, avocate de la défense.

Le verdict est tombé : le prévenu a écopé de huit mois de prison. Le tribunal a révoqué le sursis mise à l’épreuve. En conséquence, il purgera une peine totale de 14 mois de prison, et a été déjà incarcéré. Seule note positive pour le jeune marocain : il ne sera pas expulsé du territoire national.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Drogues - Prison - Trafic - Cannabis

Aller plus loin

La France veut expulser plus rapidement les Marocains en situation irrégulière

Le président français Emmanuel Macron a demandé plus d’efficacité dans les expulsions des étrangers en situation irrégulière. C’était au cours d’une réunion sur l’immigration...

Expulsé de la France, un Marocain refuse de monter dans l’avion

Escorté à l’aéroport de Roissy, un Marocain qui fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire, a refusé de monter dans l’avion. La police l’a finalement ramené dans un...

Le Danemark ordonne l’expulsion d’Abdelali « Crabman » Achahbi

Le Danemark vient de rejeter la demande d’asile de l’activiste marocain, Abdelali Achahbi, dit « Crabman », connu pour ses satires politiques contre la monarchie marocaine sur...

Molenbeek : menacée d’expuslion à cause du comportement de son fils (vidéo)

Molenbeekoise d’origine marocaine, Khadija Chaou est une mère célibataire de quatre enfants, devenue depuis plusieurs mois, une locataire en instance d’expulsion. Elle espère...

Ces articles devraient vous intéresser :

« L’Escobar du désert » fait tomber Saïd Naciri et Abdenbi Bioui

Plusieurs personnalités connues au Maroc ont été présentées aujourd’hui devant le procureur dans le cadre de liens avec un gros trafiquant de drogue. Parmi ces individus, un président de club de football.

Le Maroc face à la menace de la « Poufa », la cocaïne des démunis

Le Maroc renforce sa lutte contre la « Poufa », une nouvelle drogue bon marché, connue sous le nom de cocaïne des pauvres », qui a non seulement des répercussions sociales, notamment la séparation des familles et une augmentation des suicides et des...

Pufa, la "cocaïne des pauvres" qui déferle sur le Maroc

Pufa, la « cocaïne des pauvres » s’est installée progressivement dans toutes les régions du Maroc, menaçant la santé et la sécurité des jeunes. Le sujet est arrivé au Parlement.

Sentiment d’insécurité au Maroc : un écart avec les statistiques officielles ?

Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.

"L’boufa", la nouvelle menace pour la société marocaine

Le Maroc pourrait faire face à une grave crise sanitaire et à une augmentation des incidents de violence et de criminalité, en raison de la propagation rapide de la drogue «  l’boufa  » qui détruit les jeunes marocains en silence.

Boufa, la drogue qui terrifie le Maroc

Le Maroc mène des actions de lutte contre les drogues dont la « Boufa », une nouvelle drogue, « considérée comme l’une des plus dangereuses », qui « envahit certaines zones des villes marocaines, en particulier les quartiers marginaux et défavorisés. »

"Lbouffa" : La cocaïne des pauvres qui inquiète le Maroc

Une nouvelle drogue appelée « Lbouffa » ou « cocaïne des pauvres », détruit les jeunes marocains en silence. Inquiétés par sa propagation rapide, les parents et acteurs de la société civile alertent sur les effets néfastes de cette drogue sur la santé...