Une campagne nationale visant à obtenir la suppression de la peine capitale au Maroc a été lancée, jeudi dernier à Rabat, sous le thème "ensemble pour l’abolition de la peine de mort".
Lors d’une conférence de presse, le Comité national pour l’abolition de la peine de mort a indiqué que cette campagne a pour objectifs "d’inciter l’Etat à annoncer officiellement le gel de l’application de la peine de mort, à approuver le 2e protocole facultatif annexe relatif à l’abrogation de la sentence capitale" et d’oeuvrer à préparer un projet de loi portant annulation de la peine de mort dans le code pénal marocain. Des Organisation non-gouvernementales (ONG) se sont regroupées au sein de ce comité. L’Association marocaine des droits humains (AMDH), l’Organisation marocaine des droits humains (OMDH), le Forum vérité et justice, le Centre pour les droits des gens (CDG), l’Observatoire marocain pour les prisons (OMP), l’Association des barreaux du Maroc et la section marocaine de Amnesty International ont donc décidé d’unir leurs forces.
Efforts des pays africains
D’après le comité, cette campagne tend également à "assurer la mobilisation pour le soutien et la conclusion de partenariats avec les médias en vue de publier des études, des articles et des sondages sur ce sujet et appeler le gouvernement à approuver le deuxième protocole facultatif et à améliorer la situation des condamnés à mort en les traitant sur le même pied d’égalité avec les autres prisonniers en attendant la révision de la sentence capitale". Au cours de cette conférence de presse, le président de la Coalition mondiale contre la peine de mort, Michel Taube a indiqué que la célébration cette année de la journée internationale contre la peine de mort, le 10 octobre, sera axée sur le soutien des efforts des pays africains et des ONG pour l’abolition de la peine capitale.
Débat
Créée à Rome en mai 2002, la Coalition mondiale contre la peine de mort regroupe des ONG, des associations de juristes, des syndicats, des collectivités locales et plusieurs autres organisations. Ce sujet n’est pas sans déranger une partie de la classe politique. Après un débat animé au cours de l’émission moubachara maakoum (NDLR : En direct avec vous), diffusé mercredi soir sur la deuxième chaîne de télévision nationale 2M, le ministère de la Justice marocain a fait part de sa préoccupation, ne souhaitant pas que le sujet soit source de désunion nationale. L’Etat est en quête d’une issue appropriée pouvant concilier la nécessité impérative de garantir aux citoyens la sécurité et la stabilité les plus absolues et l’intérêt de corriger la culture de la vengeance symbolisée par la condamnation à mort des homicides.
Souad Rodi - Stopinfos.com
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