
Maroc : la viande hors de prix !
Malgré les mesures prises par le gouvernement marocain, les prix des viandes rouges ne baissent pas. Déjà élevés, ces prix restent stables. Un léger changement n’a été observé...
Au Maroc, comme en Belgique, les prix des viandes ont fortement augmenté. Sur Instagram, le gérant d’un grand restaurant en évoque les causes.
« Vous avez peut-être déjà remarqué que le prix de notre taco au bœuf a augmenté. […] Ce n’est pas la nouvelle la plus réjouissante, mais elle est justifiée », déclare le restaurant de tacos bruxellois Gringo sur sa page Instagram. Selon lui, cette hausse s’explique par la pénurie mondiale de bœuf. « En raison de la pénurie mondiale de bœuf, nous avons, après mûre réflexion, décidé d’augmenter de 0,50 € le prix de notre taco suadero (composé de bœuf cuit à basse température, NDLR), car nous ne voulons pas supprimer ce plat emblématique de la carte. […] Au départ, nous avons essayé de réduire les coûts en utilisant d’autres parties de la viande de bœuf » du fait d’une rentabilité réduite, explique Aldwin Camus.
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Cette solution s’est avérée inefficace. « Le cou est tout aussi bon et est un peu moins cher. Au début, ces autres morceaux ont compensé la perte de marge bénéficiaire. Mais au bout d’un moment, cela ne suffit plus », dit-il. D’autres restaurants ont tenté eux aussi maintenir les prix à un niveau abordable. « […] Nous ne sommes pas les seuls à chercher des solutions pour maintenir les prix à un niveau abordable. En conséquence, ces produits alternatifs sont à leur tour devenus plus rares chez notre boucher et nos autres fournisseurs. Ils ont donc eux aussi augmenté de prix. Cela déplace le problème », explique encore le gérant de Gringo. Son restaurant a aussi suivi les pas des autres établissements.
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« Après mûre réflexion, nous avons donc décidé de proposer des tacos un peu plus chers. Nous n’exagérons certainement pas en ajoutant 0,50 €. On voit bien que 70 % des clients le comprennent, mais beaucoup ignorent la problématique actuelle sur le marché du bœuf », ajoute Aldwin Camus. Cette hausse des prix de la viande s’observe aussi ailleurs. Par exemple, au Maroc, le gigot d’agneau coûte 120 dirhams le kilogramme en juillet, tandis que la viande de mouton se vend à 110 dirhams, au même titre que la viande de veau. S’agissant des prix de la viande maigre, de viande hachée et de « saucisses », ils oscillent entre 120 et 130 dirhams pour la même quantité.
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« Cet état de fait ne concerne pas que la Belgique. D’autres pays européens comme les Pays-Bas et la France, ainsi que les États-Unis et le Canada, connaissent des difficultés similaires », précise-t-il, soulignant par ailleurs que cette hausse des prix n’est pas nouvelle. « La Fédération belge de la viande (Febev) évoque une “inexorable hausse des prix du bœuf” depuis mars dernier. Cela s’explique par le fait que le marché a atteint un point de bascule, d’où une pénurie mondiale de bœuf », poursuit le gérant de Gringo.
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Roel Dekelver, porte-parole de Delhaize fournit de plus amples explications. « Il s’agit d’une tendance structurelle visible depuis un certain temps, explique-t-il. Et de poursuivre : « D’un côté, la fièvre catarrhale ovine touche de nombreux bovins, ce qui entraîne une diminution du nombre d’animaux et, par conséquent, de la viande bovine disponible. D’autre part, de plus en plus d’éleveurs abandonnent l’élevage parce qu’ils vieillissent ou n’ont pas de repreneur, ou du fait des contrôles sur les émissions d’azote qui doivent être réduites. L’offre est moindre, tandis que la demande reste relativement stable par rapport aux années précédentes ».
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