Zagora : Une palmeraie tout accueillante

25 novembre 2005 - 11h25 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

Zagora. 7h30 du matin. Un climat qui sent le sec. L’air embaumé ici suscite cette allégresse matinale et enfantine. Pas de malaise ni de mauvaise humeur le matin. Errer à cette heure tout au long du boulevard vous aide à mieux découvrir la ville. A mieux situer ses artères, mais aussi à mieux aimer ses petites gens serviables.

A presque 600 km de la capitale, Tazagourt (trésor), le toponyme berbère duquel la palmeraie tire son actuel nom, impose dès le début sa loi. Son respect et surtout ses lumières. Le tout dans une grande modestie. Des secrets ? Aucun, fort heureusement. Elle se veut autant permissive qu’accueillante en cette première Rencontre des Chants et Danses des Oasis, mais toujours un château imprenable. Sous les premiers rayons d’un soleil de plus en plus chaleureux, des convois interminables de bicyclettes sortent de tous bords. Ils se dirigent en direction des collèges et lycée. On dirait le début d’une journée sans voitures. Avec leur couleur blanche unifiée, les blouses des écolières font régner une certaine égalité sociale. D’ailleurs, les signes d’une quelconque ostentation se font rares. Ceux de la fragilité sociale, en revanche, sont patents.

Des couples de touristes de troisième âge profitent quant à eux de ce beau matin. De l’intérieur des cafés déjà ouverts, se fait sentir de loin l’odeur des pois chiches. Quant aux « bazaristes », ils sont à l’heure. Pas question de rater une occasion qui pourrait ne pas se répéter. Le départ au désert se fait très tôt. Ici on est à 52 jours de Tombouctou.
L’histoire de cette cité carrefour des caravanes ne fait que le rappeler d’ailleurs. On est déjà en plein désert. Mais, avec une vie agricole que sème, autant que faire se peut, ce long fleuve tranquille du Derâ. Celui-là même qui permet la subsistance à toute une vallée. Pourtant, dès la sortie d’Ouarzazate et sur 160 kilomètres, les signes d’une aridité, presque chronique, pèsent sur le milieu naturel comme sur l’Homme. Le pauvre homme qui doit s’acclimater et composer avec cette indigence naturelle. Les palmiers et les dromadaires visibles, de temps à autre, rappellent aussi le mode de vie séculier de toute une population.
Jusque là tout est distinctif par rapport aux autres régions. Mais, une fois le grand panneau signale « Zagora vous souhaite la bienvenue », tout est rentré dans l’ordre de l’ordinaire. La ville est sans autre distinction de beaucoup de ses homologues marocaines, sinon qu’ici la palmeraie persuade les gens que leur vie est différente et les gens expriment manifestement leur volonté de faire face à l’oubli.
Si la terre est aride, l’investissement, lui, semble être encore timide.

Certes, un nombre d’étrangers ont, en effet, choisi de s’installer définitivement dans la région, mais cela ne semble pas pour autant transformer la structure de Zagora. Ses problèmes restent, selon un nombre important de ses habitants, les mêmes : chômage, sécheresse, enclavement, manque d’infrastructures. Pourtant, une tendance touristique commence à se dessiner et la destination commence à s’imposer de facto.
Les programmes élaborés en matière touristique restent, selon les professionnels, en deçà des attentes des professionnels, mais des actions déployées de concert avec les autorités et les acteurs de la société civile essayent de pallier ce manque.
En revanche, l’optimisme prévaut quant à l’évolution de cette destination, de plus en plus prisée, notamment par les européens qui aiment le tourisme du désert et d’aventure. Pour une semaine, ou deux, ils disent adieu au stress de Paris, Madrid ou encore Rome. Puisque ce produit présente des singularités patentes.
« Notre ville est de plus en plus connue de la part des touristes européens qui viennent chercher l’aventure, les largesses de la nature et se ressourcer dans des paysages où le stress n’a pas de place », indique le président du Conseil provincial du tourisme en l’occurrence, Mohamed Ali El Hilali.

Les professionnels qui sont maintenant rassurés de l’ouverture d’ici 2007 d’un aéroport ne demandent qu’une visibilité sur les brochures de l’Office National Marocain du Tourisme, le secteur ne pouvant se développer en restant dans l’ombre d’autres villes.
Les acteurs civils, quant à eux, se sont penchés sur l’évolution et des perspectives du tourisme dans leur ville. L’objectif étant pour ces structures associatives de développer ce secteur dans un esprit de garantie d’équilibre écologique et environnemental.
« Actuellement, les encouragements vont à l’endroit du tourisme de masse, alors que cela pourrait bien avoir des effets négatifs sur la région », affirme Ahmed Chahid, un acteur associatif et néanmoins professionnel. Pour lui, comme pour Otto Kolbl, un expert suisse, le tourisme recherché est celui qui présente des éléments d’intégration écologique et culturelle, vu la fragilité de l’environnement et sa vulnérabilité face aux attaques de toutes sortes.
La région pâtit de certaines activités qu’on dit touristiques, mais qui, en réalité, ont un impact relativement négatif sur l’équilibre environnemental telles, les Rallyes qui dégradent la qualité du sol, les chasses sauvages et certains projets requérant une grande quantité d’eau, réduisant les réserves d’une région connue déjà pour son besoin vital en eau potable.

Mostapha Elouizi - Al Bayane

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