Sahara : la marocanité bientôt reconnue par la France ?

« Je me souviens du soutien historique, clair et constant de la France au plan marocain d’autonomie. Ce plan est sur la table depuis 2007. Le moment est venu d’aller de l’avant », a déclaré De Rivière lundi, après l’adoption de la résolution portant renouvellement du mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO). Le diplomate a assuré que la France a toujours œuvré pour « une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité ».

De Rivière a en outre appelé à la reprise des négociations entre toutes les parties. « La France encourage toutes les parties à s’engager en faveur d’une solution pragmatique, réaliste et durable, fondée sur le compromis, et soutient les efforts de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, pour reprendre les discussions autour d’une table ronde », saluant les consultations « positives » menées par ce dernier lors de sa récente visite dans la région.

À lire : Sahara : le Maroc fait pression sur la France

Ces déclarations du diplomate français interviennent dans un contexte de tensions entre Rabat et Paris. Le Maroc a refusé l’aide de la France après le violent séisme du 8 septembre, alors qu’il a accepté celle de l’Espagne, du Qatar, des Émirats arabes unis et du Royaume-Uni. Lors d’une cérémonie de présentation de lettres de créance début octobre, le roi Mohammed VI n’a pas reçu l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, arrivé à Rabat il y a neuf mois.

La crise entre Paris et Rabat a éclaté en 2021 avec l’affaire Pegasus, Emmanuel Macron ayant soupçonné le Maroc de l’avoir espionné à l’aide de ce logiciel israélien. Les relations se sont détériorées avec la restriction des visas et le rapprochement de la France avec l’Algérie. Mais le Sahara constitue la véritable pomme de discorde entre les deux pays. Le Maroc a toujours attendu de la France qu’elle exprime clairement sa position sur cette question sensible, comme l’ont fait les États-Unis, l’Allemagne, l’Espagne et récemment Israël.